Réussir la conduite de projet à l'international

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5 questions à Gaëlle Abautret, Consultante et formatrice spécialiste du management de projet à l'international. Elle anime la formation "Conduire un projet à l'international". 

1. Quels sont les pièges à éviter dans la conduite d'un projet à l'international ?

Que ce soit un projet local ou international, il est important d'avoir une méthodologie commune de management de projet. Cela permet d'éviter bien des écueils une fois le projet lancé.

Il est également important de comprendre que même si l'Anglais est souvent LA langue de travail à l'international, les échanges et le partage d'idées ne sont pas aussi fluides qu'on pourrait le croire. Il faut donc redoubler d'efforts au lancement pour créer un climat de confiance et d'ouverture où les membres de l'équipe se sentent suffisamment à l'aise pour communiquer, échanger et contribuer au succès du projet. Sans cela, on se retrouve vite avec des exécutants peu motivés.

2. En quoi consiste l'autodiagnostic « Model of Freedom » de Mijnd Huijser que vous proposez en formation pour tracer son profil culturel ?

Chacun, au-delà des stéréotypes culturels et des environnements professionnels spécifiques, a une certaine façon de réagir face à l'autorité ou à l'ordre établi et les processus en place. De plus, chacun a un sentiment d'individualité plus ou moins prononcé, et une façon de se comporter au sein d'un groupe. Le Model of Freedom permet de se situer dans ce contexte et de tracer son profil par rapport aux autres.

Ce modèle permet aussi d'identifier les grandes caractéristiques culturelles par pays / région et apporte un éclairage intéressant sur les attitudes des membres d'une équipe projet par exemple.

3. Quelles sont les clés pour parvenir à créer des liens dans des équipes multiculturelles... malgré la distance ?    

Nous sommes des êtres humains, pas des machines ! Nous avons beau être équipés de smartphones, ordinateurs portables, montres connectées, messagerie interne etc., rien ne remplace une réunion en présentiel et un café à la pause. Même par temps de disette budgétaire, chaque chef de projet devrait négocier une réunion de lancement « physique » où les membres de l'équipe se rencontrent et tissent des liens.

Le retour sur investissement est évident si on regarde l'efficacité et la créativité de l'équipe plutôt que la ligne budgétaire. Ce lien s'entretient ensuite grâce aux outils numériques et à la sensibilité du chef de projet...

4. L'interculturalité n'est pas qu'un ensemble de difficultés. Quels en sont les atouts ?

Les atouts sont en effet nombreux. Pêle-mêle, citons la créativité, l'innovation, la richesse des échanges humains et l'opportunité de découvrir d'autres façons de faire dans les projets.

On a souvent tendance à vouloir gommer les différences et à vouloir faire rentrer tout le monde dans le moule institutionnel ; on y perd en innovation et en dynamisme.

5. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?

J'ai toujours été attirée par l'international. Toute jeune, je voulais être hôtesse de l'air ! Le parcours a été différent mais j'ai beaucoup voyagé et travaillé dans plusieurs pays. Je me suis rendue compte que l'interculturalité est une richesse et un atout pour l'entreprise. Après de nombreuses années en tant que chef de projet dans l'informatique puis l'automobile, je me suis spécialisée dans la formation de management de projet et dans le conseil à l'international.

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