Faouzi Ouzzine anime les formations :
- Evaluer et prévenir la pénibilité au travail
- Travail de nuit, travail posté, horaires décalés
La loi n°2010-1330 du 9 novembre 2010 caractérise la pénibilité de la manière suivante :
L'article L. 4121-3-1 du Code du travail précise la définition de la pénibilité au travail :
Par ailleurs, le dispositif réglementaire impose de nouvelles obligations à l'employeur :
2 volets pour 3 objectifs :
1. Volet prévention
1er objectif (individuel) : assurer la traçabilité des expositions (article L. 4121-3-1 du code du travail) par la création d'une fiche individuelle d'exposition
2ème objectif (collectif): prévenir la pénibilité à travers un accord ou un plan d'action (article L. 4121-3-1 du code du travail)
2. Volet compensation
3ème objectif : permettre un départ à la retraite à 60 ans, sous réserve (article L. 351-1-4-1 du Code de la Sécurité Sociale)
Le décret n° 2011-353 du 30 mars 2011 précise, dans son article D 4121-5 du Code du Travail, les 10 facteurs de pénibilité regroupés au sein des 3 groupes :
1 - Au titre des contraintes physiques marquées
- les manutentions manuelles de charges définies à l'article R. 4541-2 ;
- les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ;
- les vibrations mécaniques mentionnées à l'article R. 4441-1.
2 - Au titre de l'environnement physique agressif
- les agents chimiques dangereux mentionnés aux articles R. 4412-3 et R. 4412-60, y compris les poussières et les fumées ;
- les activités exercées en milieu hyperbare définies à l'article R. 4461-1 ;
- le bruit mentionné à l'article R. 4431-1 ;
- les températures extrêmes.
3 - Au titre de certains rythmes de travail
- le travail de nuit dans les conditions fixées aux articles L. 3122-29 à L. 3122-31 ;
- le travail en équipes successives alternantes ;
- le travail répétitif caractérisé par la répétition d'un même geste, à une cadence contrainte, imposée ou non par le déplacement automatique d'une pièce ou par la rémunération à la pièce, avec un temps de cycle défini.
On peut aussi noter des évolutions réglementaires en 2012 :
La nouvelle réforme des retraites entend instaurer un compte personnel de prévention de la pénibilité, dès 2015. Il s'agit, en s'appuyant sur les outils de prévention mis en place par les précédentes réformes, de compléter le volet compensation.
Ce compte individuel pénibilité serait ouvert pour tous les salariés, mais seuls les salariés exposés à au moins un des 10 facteurs de risque de pénibilité accumulerait des points sur ce compte. Il serait crédité d'un nombre de points en fonction des situations inscrites sur les fiches de prévention des expositions prévues par l'article L 4121-3-1 du code du travail.
Ces points donneraient droit :
Aucun secteur n'est véritablement épargné, mais certains sont plus touchés que d'autres. On peut citer l'industrie, le BTP, la grande distribution...
3,3 millions de salariés concernés par la pénibilité : c'est ce qu'estime une étude d'impact sur la réforme des retraites du gouvernement, citée par Les Echos. Selon le quotidien économique, les salariés concernés par la pénibilité se trouvent en particulier dans les secteurs du commerce, de la réparation automobile et motocycle (569.000 salariés), de la construction (374.000) ou encore des transports et de l'entreposage (345.000). « Curieusement, l'étude d'impact ne fait pas mention des secteurs de la chimie, de la sidérurgie ou encore de l'automobile », soulignent Les Echos.
Le journal note que les jeunes travailleurs sont les plus concernés (20,48% pour les moins de 25 ans), tandis que les 60 ans et plus représentent tout de même 12,29%.
Les facteurs de pénibilité les plus souvent rencontrés sont le port de charges lourdes, qui concerne 6,10% de la population salariée, ainsi que les postures pénibles (6,5%). Reste une interrogation sur les seuils d'exposition (durée, fréquence, intensité), qui seront fixés par décret après « concertation avec les acteurs sociaux ».
La question des seuils est systématiquement soulevée. La définition dans le droit positif des facteurs de pénibilité ne renvoie à aucun seuil d'exposition en termes de fréquence, de durée ou d'intensité, notamment pour la fiche individuelle d'exposition.
La consignation dans la fiche va donc dépendre d'un seuil qui sera apprécié de manière relative. Tout dépendra, en effet, de « la responsabilité » de l'employeur, de son engagement dans la démarche, de la prise en compte de la pénibilité ressentie, des acteurs en présence, de leur détermination... Autant de facteurs qui risquent de creuser des fractures déjà existantes entre les entreprises et notamment les PME et les grands groupes.
Le calcul de la proportion des salariés exposés, le diagnostic, la prise en compte des RPS comme facteur supplémentaire de la pénibilité vécue ou ressentie sont également des questions qui reviennent souvent et pour lesquelles les entreprises attendent des réponses et ont besoin d'être accompagnées.
Les 5 étapes à mettre en uvre sont :
14/01/2014
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