Laurent Garcia est psychologue clinicien.
La souffrance des salariés peut se manifester de différentes manières en fonction des capacités de chacun à faire face et à s'adapter au changement. La peur de l'inconnu peut s'installer et s'amplifier avec le temps. Je dirais que l'angoisse, l'anxiété, la peur de l'inconnu, du « nouveau », de ce qui « adviendra » s'installe insidieusement avec le temps.
Ce mécanisme à la fois psychologique, cognitif, émotionnel et comportemental démarre dès que l'on sait qu'un changement peut se produire. Un autre facteur important est la façon dont l'organisation du travail prépare, initialise et communique sa stratégie.
Bien des choses se jouent « en amont », dans l'art et la manière d'accompagner les salariés, dans ce qui constitue pour certains une remise en question identitaire. Je crois que renforcer le lien social mais aussi ce qu'on peut appeler « le lien émotionnel » entre dirigeants et salariés est un moyen efficace. Il est nécessaire de faire émerger ce qui demeure le trésor ignoré de certains managers : leur dimension humaine.
Au premier plan la prévention ; mais aussi un rôle de coordinateur, médiateur et d'ouverture vers l'extérieur ; en tout cas d'acteur ayant une logique différente.
Ce qui fait souvent défaut actuellement est l'articulation concrète entre des systèmes qui élaborent sans « co-élaborer » : par exemple, les salariés manquent souvent d'espaces de paroles autres que ceux réservés pour les instances représentatives. Mais ne l'oublions pas, changer peut se révéler bénéfique et positif.
27/11/2008
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