Travailler avec la génération Y : interview de Charles Lacoste, DSI du groupe Roset

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Charles Lacoste est DSI du Groupe Roset. Il analyse l'impact de la génération Y au sein des entreprises.

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Selon vous, la génération Y : effet de mode ou réelle évolution ?
Les "digital natives" sont nés dans un monde en pleine mutation numérique. Contrairement à la génération précédente qui a dû s'adapter à cette nouvelle façon de vivre, penser et travailler, eux l'utilisent presque naturellement. A moins que l'on revienne en arrière, ce qui semble peu probable, cela ne peut pas être un effet de mode. C'est au moins une évolution. Peut-être même une révolution.

Quels sont les nouveaux usages apportés par la génération Y ?
Plus que des nouveaux usages, c'est avant tout une nouvelle façon de penser. Il n'y a plus de courrier écrit, même le courriel a entamé sa décroissance. Ils sont dans l'instantané. Nos téléphones nous servaient à téléphoner, ils servent maintenant à tout sauf à la voix, ou presque. Nous sommes dans l'asynchrone. Les deux conjugués font qu'ils sont capables de mener plusieurs discussions chat en même temps tout en consultant le web et en écoutant de la musique ou en visionnant un film. Ce côté "multi-tâche" est vraiment nouveau.
Il y a également le phénomène des réseaux sociaux qui apporte un nouveau mode d'expression et modifie les relations humaines. La version actuelle est trop dangereuse, elle devra encore évoluer en profondeur.

Pourquoi et comment faut-il adapter sa façon de travailler avec la génération Y ?
Ce que je viens de décrire est valable dans le monde privé ou éventuellement pour une certaine population professionnelle. Tout cela doit être adapté au monde du travail. Un contrat important nécessite des discussions "à l'ancienne", en tête à tête avec de vraies relations humaines et se concluent avec un document écrit, même s'il est dématérialisé.
Le chat est un bon outil de travail dans un contexte interne à l'entreprise, entre collègues. Il devient délicat à mettre en œuvre dans des relations inter-entreprises pour des raisons évidentes sécurité et de confidentialité. Dans ce cas, le bon vieux téléphone ou le chronophage courriel reste encore ce qu'il y a de plus adapté.
Quant aux réseaux sociaux, déjà des procès nous enseignent que leurs usages ne sont pas maîtrisés. En tout cas on en découvre certaines conséquences néfastes. Il devra y avoir un gros travail d'information sur les usages de ces nouveaux médias pour ne pas mettre en péril la vie de l'entreprise. Verra-t-on fleurir les réseaux internes dans les entreprises ? Peut-être pour les grandes structures mais l'usage ne sera forcément plus le même car contrôlé par la hiérarchie et donc l'intérêt non plus.

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