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Près d’une TPE-PME sur deux a désormais recours au télétravail

Le télétravail dans les PME et les TPE

Selon une enquête de Bpifrance, la quasi moitié des TPE-PME françaises proposeraient à leurs salariés de télétravailler. Jusqu’ici minoritaire dans ce type d’entreprises, le travail à distance a su convaincre leurs dirigeants et salariés, en particulier dans les services.

Très peu accordé avant la crise sanitaire, le télétravail a considérablement augmenté chez les petites et moyennes entreprises françaises, selon une enquête semestrielle publiée hier par Bpifrance, qui a sondé 2.913 dirigeants.

Désormais, 46 % des TPE-PME autorisent le travail distance, contre seulement 27 % avant la crise sanitaire, selon la banque publique. La durée hebdomadaire de télétravail s’est aussi prolongée : avant le Covid-19, les salariés de ces structures bénéficiaient en moyenne de 0,75 jour par semaine, contre 1,3 jour aujourd’hui.

L’étude de Bpifrance s’est aussi intéressée aux TPE-PME qui accordent le plus ce mode de travail. Premières dans le classement, celles du secteur des services ont un taux de recours au travail distanciel de 40 %. Derrière, figurent celles du commerce (23 %), des transports et de l’industrie (ex aequo à 22 %), puis celles de la construction (16 %) et enfin du tourisme (14 %).

Comparaison pertinente de l’étude : les sociétés du secteur tertiaire ont cinq fois plus de chances de proposer du télétravail par rapport à leurs homologues de l’industrie, où l’incompatibilité des tâches avec le télétravail est mentionnée neuf fois sur dix.

L’enquête indique également que ce sont les PME les plus grosses (de 50 à 100 salariés) qui proposent le plus ce mode de travail. Elles auraient environ cinq fois plus de chances de pratiquer le télétravail qu’une TPE de dix salariés. Le multiple passe à sept lorsque l’effectif dépasse la centaine.

Enfin, sur le plan géographique, ce sont les petites et moyennes entreprises d’Ile-de-France qui sont les plus friandes de télétravail avec un taux de recours de 58 %. Derrière, se classent celles de la région Auvergne Rhône-Alpes et PACA (55 %), de l’Occitanie (43 %), des Pays de la Loire et des Hauts-de-France (41 %). Avec 28 % de recours, les petites et moyennes entreprises de Normandie ferment cette classification.

Les raisons d’un engouement

Sur les raisons de cette explosion du travail à distance chez les TPE-PME, la co-auteure de l’étude explique : « L’augmentation du recours au télétravail a été amorcée par la contrainte, en raison des risques sanitaires du Covid. Puis, petit à petit, les dirigeants se sont rendu compte que cela fonctionnait avec leurs salariés. Même si les études ne sont pas encore consolidées sur le sujet, on peut dire que la productivité, aussi bonne sur site qu’en distanciel, a été le facteur qui a convaincu de nombreux dirigeants. »

D’autres chiffres de l’étude vont dans le sens du propos : 52 % des dirigeants interrogés estiment que leurs employés sont autant productifs en télétravail qu’en présentiel. 7 % d’entre eux considèrent même qu’ils le sont plus.

De l’avis de la chercheuse, d’autres bénéfices ont su convaincre les dirigeants et salariés. Parmi eux, la suppression des trajets domicile-travail et la baisse du besoin de capital foncier pour les entreprises. Le tout, favorisé tout par l’accélération du recours aux technologies numériques. Un constat en cohérence avec cette autre donnée de l’enquête : 74 % des dirigeants consultés entendent maintenir au moins partiellement le surplus de jours de télétravail autorisé depuis la crise sanitaire.

Si les résultats de cette étude montrent un engouement autour du travail distanciel dans les entreprises, il est utile de rappeler que, selon une étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès , seulement 34 % des Français actifs déclarent avoir télétravaillé au cours de l’année 2021. En comparaison, 61 % des Allemands, 56 % des Italiens, où encore 50 % anglais ont expérimenté le distanciel.

Mathieu Viviani

 

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