Digitalmanagement

Le défi d’un management en système ouvert

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Avec le stockage des données, les équipes informatiques et métiers vont être amenées à travailler de concert, ce qui suppose d’en finir avec les silos.

Le « nuage » serait-il l’occasion de donner de l’air à l’organisation et au management ?
Il apparaît clairement que le cloud ne constitue pas seulement une révolution technologique. Ce nouveau modèle « libéré » pourrait également bouleverser la façon de travailler, notamment en suscitant des interactions entre des départements qui n’avaient jusqu’alors pas l’habitude de travailler ensemble. « En quête d’agilité, les entreprises affichent une volonté d’aller systématiquement vers le cloud.

Mais rares sont celles qui ont totalement revu leur stratégie organisationnelle et managériale pour s’adapter à un écosystème qui ne peut pas fonctionner si les silos subsistent », observe Emmanuel Layot, directeur stratégie IT chez EY. C’est pourquoi, il peut s’avérer essentiel de se préparer à ce changement avec une formation management transversal qui permettrait à ces services de travailler ensembles malgré une relation non-hiérarchique.

Quand développeurs et opérationnels collaborent

Dans les entreprises les plus matures en termes de transformation numérique, l’enjeu du décloisonnement a le plus souvent été appréhendé il y a bien longtemps. Pour exemple, leur engouement pour le DevOps, le fait de faire collaborer les développeurs et les opérationnels, autrement dit deux univers totalement différents, illustre que le mode de fonctionnement transversal constitue un gage d’agilité.

« Les entreprises moins avancées, elles, commencent à peine à mettre autour de la même table les développeurs et les métiers. Elles sont encore en recherche d’une méthodologie pour faire collaborer des départements peu habitués à interagir entre eux », souligne Emmanuel Layot.

Conscientes que la transversalité est la pierre angulaire de toute démarche de transformation et d’innovation, certaines entreprises adoptent les méthodes dites « agiles », qui reposent notamment sur le « test and learn ». « Cela consiste par exemple à réduire le cycle de développement des projets afin de répondre dans les meilleurs délais aux évolutions des demandes.

Cela est courant chez les développeurs qui testent leurs solutions de leur côté de façon itérative. Mais ce type de pratiques se constate uniquement dans certains départements, et pas encore à l’échelle globale de l’entreprise », pointe Arnaud Guinvarch, Associé Stratégie IT chez EY.

Le métier de DSI en pleine mutation

Les entreprises doivent également prendre conscience que le métier de directeur des systèmes d’information (DSI) est en train de changer radicalement. Jusqu’alors chargé des serveurs et des data centers, le DSI perd peu à peu ces attributions au profit du cloud, où sont désormais hébergées les infrastructures et les applications.

« Cela pose la question de compétences qui sont devenues inutiles pour l’entreprise. Or, nous n’avons encore rencontré aucune organisation engagée dans un programme de reconversion », indique Arnaud Guinvarch, précisant toutefois que « la plupart des grandes entreprises, elles, ont déjà commencé une réflexion sur les compétences dont elles auront besoin à l’horizon de 2030 ».

Le cloud n’est qu’une partie du défi numérique qui attend les entreprises, celles-ci devant se préparer à de nouvelles évolutions telles la blockchain ou encore la réalité augmentée.

Il y a certainement, là, une opportunité de repenser l’organisation et le management, en s’éloignant d’un mode pyramidal qui freine l’innovation et l’agilité. « Le cloud est l’une des illustrations que le collaborateur doit être au centre du dispositif : désormais, c’est lui qui identifie la solution la mieux adaptée à son besoin », concluent les deux experts d’EY.

Julie Le Bolzer

 

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