Responsable de l'environnement et espace de travail
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Entre télétravail et cocooning d’entreprise : les défis du responsable de l’environnement de travail de demain

Responsable de l'environnement et espace de travail

Les modes de travail changent et avec eux, l’aménagement des espaces de travail. Digitalisation, volonté de diminuer les frais généraux, mais aussi retour sur l’humain et la prise en compte de certaines de ses aspirations… À quoi devront faire face les responsables de l’environnement de demain ? Entretien avec Annie Roussey, présidente de l’agence Pluri’Elles, spécialisée dans les métiers des services généraux.

Nous avons vu émerger depuis quelques années de nouveaux modes d’organisation du travail tels que le télétravail, le coworking ou les bureaux partagés.

Cela marque-t-il réellement la fin du bureau traditionnel ?

Annie Roussey : Le télétravail, qui représente en France entre 8 et 17,7 % (contre 30 % dans les pays du nord de l’Europe) selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, reste entouré d’un halo de méfiance, d’une part, des entreprises qui craignent de ne plus pouvoir contrôler le travail effectif de leurs salariés, mais aussi de ces derniers qui redoutent la mise à l’écart. Nous verrons si la récente loi Travail, qui a aménagé le cadre légal du télétravail, sera suffisante pour amorcer sa croissance !

Quant aux espaces de coworking, associés à un mode de travail plus collaboratif et donnant une place importante à l’aménagement ainsi qu’à la décoration, ils sont souvent considérés comme des vitrines par les entreprises. Néanmoins, ils consomment beaucoup d’espaces, en totale contradiction avec les injonctions d’économie. Nul ne peut dire à ce stade si cette tendance sera durable.

Mais je pense qu’on laissera effectivement derrière nous les formats classiques d’organisation d’espaces de travail, comme les bureaux individuels non hiérarchiques ou non imposés par des contraintes de confidentialité. D’autant que la recherche constante des entreprises à diminuer leurs frais généraux – pour ne citer que ce facteur –  les pousse à réduire les surfaces de travail.

Les nouvelles générations ont en tête des exemples d’entreprises (tels que Google) qui proposent des cadres de travail très différents.

Ces exemples influencent-ils leurs attentes ?

A. R. : On rapproche effectivement assez souvent les attentes des jeunes salariés avec les modèles d’entreprise offrant à leurs salariés de nombreux services, qui peuvent sembler parfois disproportionnés (voire choquants comme la congélation des ovocytes proposée par Apple et Facebook).

Mais pour échanger quotidiennement avec des jeunes travailleurs, j’oserais dire qu’ils ne sont pas dupes de ces services offerts par certains « employeurs de pointe » et savent que, dans ces entreprises « où il fait bon vivre », les exigences de travail ainsi que la pression sur les résultats sont terriblement fortes.

Sans aller vers ces extrêmes, les jeunes, comme les moins jeunes, revendiquent aujourd’hui un certain confort de vie au travail, des locaux et du matériel qui permettent d’opérer rapidement et efficacement, et qui sont adaptés à différentes situations de travail : la concentration, le travail en équipe, le travail administratif. L’environnement de travail doit aussi favoriser les échanges, la relation aux autres et la détente.

Pour répondre à ces différentes attentes,

qu’est-ce que les directeurs de l’environnement de travail devront être en mesure de proposer ?

A. R.  : Ils devront être capables de s’adapter aux évolutions de l’entreprise, au multiculturalisme et au multi-générationnel. Pour cela, ils devront rester en veille constante et se former tout au long de leur vie professionnelle.

Il faut souligner, à ce titre, l’essence très particulière de cette profession qui s’exprime sur plus d’une trentaine de secteurs d’activités, dans un cadre réglementaire évolutif. Ce qui nécessite donc des efforts de formation continue pour rester à la pointe de la connaissance.

Jusqu’où devra aller leur rôle ?

A. R.  : Il sera vraisemblablement soit limité par les moyens alloués par les directions des entreprises, soit, au contraire, particulièrement étendu grâce à leurs volontés stratégiques d’évolution !

Toutefois, il me paraît certain qu’ils joueront le rôle majeur de conseil des directions, voire même d’éclaireur, sur tout ce qui concerne le cadre de vie des salariés, en lien étroit avec les ressources humaines. L’intégration des nouveaux collaborateurs constituera un enjeu particulièrement important.

En effet, selon la DARES, le nombre de collaborateurs rompant leur période d’essai représente actuellement plus de 16 % et est en augmentation constante.

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