Ressources humaines

Ce que propose le Sénat pour améliorer l’emploi des seniors

Instaurez l'employabilité des seniors

Le rapport sur les fins de carrière de la commission des Affaires sociales du Sénat a été publié ce mercredi. Il préconise de relancer une négociation interprofessionnelle, d’abonder le CPF des plus de 45 ans licenciés ou encore de rendre le cumul emploi-retraite générateur de droits.

Comment faire en sorte que les Français travaillent plus longtemps ? La mission confiée par le gouvernement au trio Bellon-Soussan-Mériaux est censée faire des propositions rapidement pour nourrir la suite de la concertation sur la réforme des retraites . Mais sans attendre, la commission des Affaires sociales du Sénat a rendu public les siennes ce mercredi. Au vu de la liste des personnes entendues pour leur rapport sur le « Défi des fins de carrières », il est fort probable qu’on en retrouve certaines dans celui qui sera remis plus tard à l’exécutif.

Malgré une amélioration depuis la fin des années 1990, le taux d’emploi des seniors en France reste à la traîne, rappellent les sénateurs René-Paul Savary (LR) et Monique Lubin (PS). Il est de 62,1 % pour les 55 à 64 ans mais chute au-delà de 60 ans. Perception négative, situation familiale, dispositifs de l’assurance-chômage ou du système de retraites, faible accès formation : les raisons de cette situation sont multiples.

Changer le regard sur les plus de 50 ans

La solution passera d’abord par un changement du regard porté sur les plus de 50 ans,  en insérant un module dédié à la seconde partie de carrière dans les formations en ressources humaines. A l’image de ce que propose l’ANDRH, la création d’un label permettrait de valoriser les bonnes pratiques d’entreprises. Le gouvernement doit également susciter une négociation interprofessionnelle (la dernière date de 2005).

En attendant, les sénateurs recommandent de rendre obligatoire l’emploi des seniors dans les thèmes de la négociation de branche sur l’emploi et les parcours professionnels. Les intéressés pourraient également bénéficier d’une partie des 15 milliards du grand plan dans les compétences.

Un abondement spécifique au CPF

A cela pourrait s’ajouter un abondement spécifique du Compte personnel de formation (CPF), pour les plus de 45 ans qui perdent leur emploi. René-Paul Savary et Monique Lubin n’avancent aucun montant mais à leurs yeux, ce serait à l’Etat ou à Pôle emploi de payer afin d’éviter de reproduire un ersatz de la contribution « Delalande » qui n’a pas prouvé son efficacité.

L’ensemble des personnes auditionnées s’étant prononcé pour, le rapport préconise ( tout comme le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye ) aussi que les cotisations payées par les personnes en situation de cumul emploi retraite ouvrent des droits au-delà du taux plein. Mais aussi d’élargir aux fonctionnaires et aux salariés au forfait le dispositif de retraite progressive.

Alain Ruello

 

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