Emmanuel Macron, président
Formation professionnelle

Formation : comment va se mettre en place le grand plan compétences de Macron

Emmanuel Macron, président

Le ministère du Travail a fait de 2018 une année de transition avant de contractualiser avec les régions le versement des 15 milliards promis par le chef de l’Etat.

Soucieux d’éviter les écueils du plan « 500.000 » de la fin du quinquennat Hollande, le ministère du Travail s’est donné un peu de temps avant d’ancrer dans le dur le grand plan d’investissement dans les compétences – plus connu sous l’acronyme de PIC – d’Emmanuel Macron.

Les moyens promis, il est vrai, imposent de ne pas se tromper : 15 milliards d’euros, soit quinze fois plus que son prédécesseur, même si c’était sur une grosse année. Tout cet argent, qui proviendra d’une contribution des entreprises et de crédits budgétaires, devant servir à former un million de jeunes décrocheurs et autant de chômeurs de longue durée.

Plutôt que de partir bille en tête, il a donc été décidé que 2018 serait une année de transition entre les deux plans.

Le ministère du Travail s’est mis d’accord en début d’année avec toutes les régions sauf deux (Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour lesquelles l’argent sera versé directement à Pôle emploi) pour signer, comme va le faire ce jeudi Muriel Pénicaud avec Bourgogne-Franche-Comté, des conventions d’amorçage.

Ces conventions, et les 670 millions d’euros associés, permettront de financer 150.000 formations additionnelles à celles que les régions ont prévu de commander de leur poche. A raison de 4.500 euros en moyenne par formation, soit 50 % de plus que ce qu’avait avancé l’Etat pour le plan « 500.000 ».

Pour toucher l’argent, chaque région a dû s’engager sur deux points.

Le premier, c’est de ne pas diminuer son propre budget de formation des chômeurs. C’était déjà un prérequis du plan « 500.000 », mais qui s’est heurté – complexité de la machine administrative oblige – à la difficulté pour l’Etat et les collectivités locales de parler le même langage statistique. Des progrès ont été faits depuis, assure-t-on, même si ce n’est pas encore parfait.

L’autre condition porte sur le ciblage des formations, là encore un loupé du plan « 500.000 » qui a pâti sur ce point d’avoir été monté dans l’urgence. L’argent doit aller aux moins qualifiés (CAP ou BEP au plus) et pour les savoirs fondamentaux (lecture, écriture…).

Le « vrai » PIC démarrera donc en 2019 sous la forme de pactes pluriannuels région par région portant jusqu’à 2022

et négociés d’ici à fin décembre. Ces pactes seront en quelque sorte des accords-cadres, donnant lieu a priori à renégociation chaque année pour s’assurer que les objectifs sont bien tenus avant de remettre au pot pour l’année suivante.

On devrait y retrouver les mêmes prérequis que dans les conventions d’amorçage. Mais avec deux gros plus. Primo, chaque formation PIC serait financée à hauteur de 8.000 ou 9.000 euros en moyenne, pour coller avec ce que coûte une reconversion. Secundo, chaque région devra produire un diagnostic précis des besoins de formations sur ses territoires, là encore un point qui avait péché avec le plan « 500.000 ».

Alain Ruello

 

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