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Talents du futur : il faudra encore compter sur l’humain

Demain, ce qui prévaudra dans les recrutements, ce n’est pas tant le savoir-faire que le savoir-être. Les compétences techniques seront moins cruciales que les compétences sociales et relationnelles.

Élèves et étudiants sont aujourd’hui formés à des métiers qui n’existeront plus demain. Inversement, des postes clefs pour le futur des entreprises émergeront dans les années à venir. Et personne n’aura été formé pour les occuper pour la simple et bonne raison qu’ils sont encore inconnus. Dès lors, comment préparer les jeunes générations à trouver un emploi demain ? Quelles sont les compétences à acquérir pour intégrer l’entreprise du futur ?

Face à l’automatisation et à la robotisation, trois cas de figure se profilent.

  1. Certains métiers seront supplantés purement et simplement,  comme celui de comptable.
  2. D’autres évolueront, par exemple la profession de radiologue qui sera davantage tournée vers l’accompagnement du patient alors que la machine détectera les tumeurs.
  3. Enfin, certains métiers, comme celui de puériculteur, ne seront pas ou peu impactés car ils misent sur des qualités humaines, telles que l’empathie.
    L’enjeu consiste donc à devenir complémentaires des machines en misant sur ce qui nous en différencie. Ce qui comptera demain, ce n’est pas tant le savoir-faire que le savoir-être : les compétences techniques seront moins cruciales que les compétences sociales et relationnelles.

Apprendre à apprendre

Par ailleurs, pensons au bot Tay de Microsoft qui avait proféré des insultes sur les réseaux sociaux en 2016. Ou, plus récemment, aux nombreux débats sur les « bulles de filtres » qui nous enferment dans nos schémas de pensée. Ces exemples suggèrent que les questions éthiques se multiplient. Le « Chief Ethics Officer » sera par conséquent de plus en plus recherché : il aura pour mission de déterminer ce qui est moralement acceptable. Ses sujets porteront sur la transparence des données ou la tarification d’une offre, pour estimer à quel moment la personnalisation frôle la discrimination par exemple. Distinguer ce qui fonctionne de ce qui est acceptable sera de plus en plus fondamental. Et cette tâche incombe à l’humain. Focaliser les débats sur la technologie, c’est faire fausse route : ce n’est pas tant la question du pouvoir qui se posera demain, que celle du devoir.

Enfin, c’est la capacité d’adaptation qui fera la différence : pour assurer son employabilité, il faudra apprendre à apprendre en permanence. La formation continue prendra une place grandissante face au cursus initial. Il ne s’agira pas seulement de savoir utiliser de nouveaux outils, mais de prendre de la hauteur sur des situations de plus en plus complexes. Cette tendance s’observe déjà au travers du succès des « learning expeditions », conférences TED et autres séminaires qui font intervenir des personnalités inspirantes et atypiques en entreprise : philosophes, chefs, artistes, athlètes… Ces profils apportent un éclairage différent et critique sur des sujets clefs pour le futur, comme la créativité, le travail ou le dépassement de soi.

Savoir-être, éthique, organisation apprenante : autant de mots-clefs pour penser l’employabilité demain. Les entreprises ont bien sûr un rôle à jouer pour doter leurs collaborateurs de ces compétences. Et elles doivent aussi anticiper les conséquences que cela aura sur leur fonctionnement, notamment sur le management. Car la posture du manager comme « sachant » n’est plus tenable.

Laure-Anne Warlin

 

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