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« Quiet loving » : et si les salariés aimaient secrètement leur entreprise ?

Contrairement aux idées reçues, les salariés ne se désengagent pas. En effet, une grande majorité d’entre eux apprécie ou adore leur entreprise. En France, l‘autonomie et le sens donné au travail sont particulièrement valorisés.

Vous connaissiez déjà le « quiet-quitting », expression apparue en 2022 sur TikTok pour qualifier des salariés démotivés se limitant au strict minimum. Voici désormais le « quiet-loving », révélé par une nouvelle étude de Pluxee menée auprès de 8.700 salariés de tous horizons professionnels dans dix pays, dont la France.

Interrogés sur ce qu’ils ressentent pour leur entreprise, 83 % des sondés ont déclaré l’ « adorer » ou l’« apprécier », un résultat particulièrement remarquable. « Cela remet en question certaines idées reçues sur l’engagement des collaborateurs, analyse Aurélien Sonet, directeur général de Pluxee. Il y a un lien affectif très fort pour son entreprise, loin de l’idée que les salariés se désengagent. L’engagement des salariés évolue au fil du temps, en fonction des périodes de vie et des parcours professionnels. »

On note également que les salariés évaluent leur bien-être au travail à 7,8/10, un niveau étonnamment élevé. Ce lien entre les salariés, leur emploi et les entreprises est si important qu’ils sont plus de la moitié à souhaiter conserver leur poste actuel.

Engagement raisonné

L’étude publiée par l’un des leaders mondiaux des avantages salariés montre aussi que le travail s’inscrit désormais dans une équation plus large, incluant les engagements personnels et sociétaux. Les employés s’investissent dans leurs missions, mais sans sacrifier leurs engagements personnels ou sociétaux. Toutes générations confondues, une grande majorité des sondés déclarent que le travail est essentiel, mais pas leur seule priorité dans la vie.

« Le collectif demeure central : la première motivation à se rendre au travail reste la convivialité et les interactions avec les collègues. L’entreprise doit donc redevenir un lieu de rencontre, que ce soit en présentiel ou à distance. Les collaborateurs ont aussi besoin d’attention, de reconnaissance et d’autonomie », plaide Aurélien Sonet. Les managers sont la pierre angulaire de ces ressentis : en offrant des retours constructifs, en organisant le travail hybride et en développant les compétences, ils influencent fortement l’engagement des équipes.

Pessimisme français

Si les salariés français se rapprochent du reste du monde sur de nombreux points, ils se distinguent par un pessimisme plus marqué. Dans l’ensemble, 55 % des salariés se disent confiants en l’avenir de leur pays, un score qui chute à 39 % dans l’Hexagone où les incertitudes politiques, climatiques, économiques… pèsent sur le moral collectif. Près de neuf Français sur dix ont une opinion négative de la situation économique de leur pays, un niveau parmi les plus bas des pays de l’étude.

Les salariés français sont aussi sensibles au sens trouvé dans leur travail : près de six sur dix jugent leur travail utile, contre seulement 47 % dans les autres économies développées. Enfin, ils attachent une importance particulière à la sécurité offerte par l’entreprise et à l’autonomie, source d’épanouissement pour 45 % d’entre eux, contre 34 % dans le reste du monde.

Neïla Beyler

 

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