Action sociale

Petite enfance : les actualités majeures en 2020

L’année 2020 a été difficile pour la Petite enfance. La covid 19 ainsi que les nombreuses réformes (modes d’accueil, PMI et les contractualisations des Conventions Territoriales Globales) du secteur ont rendu flou certains processus, complexifiés d’autres et fragilisés le travail du personnel des services publics.

Quels sont les enjeux pour les structures d’accueil ? Que faut-il revoir ? Comment améliorer la situation des structures d’accueil en 2021 ?

Véronique Bettini, experte de la Petite enfance et présidente de séance de la Conférence Petite enfance de Comundi, répond à ces questions.

1-      Quelles sont les actualités réglementaires majeures en 2020 ? (COG, politiques petites enfances, gestion des crèches) ?

L’année 2020 a été une année complexe en fragilisant les modes d’accueil tant sur le fonctionnement que sur leur maintien et leur capacité d’adaptation. Le rythme des ouvertures et fermetures, les conditions d’hygiène et de sécurité, l’absence des enfants et le maintien des charges pour les gestionnaires ont conduit à s’interroger pour maintenir dans l’avenir un accueil de qualité malgré des fragilités de gestion.

2-      Quels ont été les impacts de la Covid-19 vis-à-vis des crèches et de la petite enfance en général ?

Les impacts de la Covid-19 ont été importants et l’ensemble des professionnels se sont réinterrogé sur leurs pratiques. Ceux qui avaient introduits beaucoup de souplesse dans leur fonctionnement ont dû reconsidérer leurs actions en réintroduisant de la rigueur (vêtements professionnels, lavage des mains, renforcement des mesures d’hygiène, lavage rigoureux du linge utilisé, désinfection des locaux, etc.)

Le manque de visibilité actuel conduit les gestionnaires à se questionner sur :

Le rapport des « 1000 premiers jours »  piloté par Boris CYRULNIK propose des pistes de réflexion intéressantes et souvent judicieuses, bien que très médicales et stigmatisantes (pauvreté et handicap), avec un regard provenant de psycho thérapeutes, psychiatres sans tenir compte de problèmes plus prosaïques, financiers ou comment maintenir des services publics fragilisés (trop de personnel : 1 adulte pour 5 enfants pour la totalité des enfants au lieu des 1/5 et 1/8 actuels et à 3 ans à l’école ce sera 1 pour 30 ? L’arrêt des financements CEJ car les CTG ne compensent pas les montants précédents)

Alors que nous sommes dans une période hyper sécuritaire et hygiéniste en étant responsables afin de garantir tout risque aux enfants (plan Vigipirate, confinement anti-terrorisme, normes COVID 19, ERP, PMR), il est proposé de sortir ? Sous quelles conditions ? Est-ce que les sorties ne peuvent être envisagées dans un autre cadre avec les parents le week-end par exemple hors temps d’accueil ??

La question des compétences et droit opposable est posée car elle permettrait d’établir les responsabilités et financements en pérennisant l’avenir des structures d’accueil. La sortie d’un nouveau décret est attendu avec impatience car son contenu actuel n’est plus adapté (diplômes, recrutement, organisations).
La baisse des financements, l’augmentation des barèmes applicables aux familles et la reprise politique des répartitions dans le cadre de schéma départementaux (recentralisation des pouvoirs et des financements) permettent-ils aux collectivités gestionnaires de maintenir ou développer des modes d’accueils de manière responsable ?

3-   Quelles sont les orientations pour 2021 ?

D’ici la fin de l’année et afin d’entamer une année 2021 plus sereine, il serait nécessaire de voir paraître les nouveaux décrets d’application, ainsi que les grilles PSU de la CNAF qui sortent souvent tardivement et ainsi ne facilitent pas une anticipation des financements adaptés. Par ailleurs, la mise en œuvre d’une compétence obligatoire attribuée aux collectivités permettra de pérenniser des accueils de qualité.

Lors de la conférence Petite enfance dédiée aux professionnels, gestionnaires et élus du secteur qui se déroulera les 23 et 24 novembre prochain, vous pourrez échanger  et débattre avec les représentants de l’Etat et de la CNAF sur les sujets précédemment évoqués qui seront au cœur des débats.

 

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