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L’engagement au travail ne touche que 7 % des employés en France, selon Gallup

Le désengagement des employés

Comment fidéliser ses employés et s’assurer de leur motivation au travail ? Répondre à cette question clé est loin d’être aisé. À l’occasion de la semaine pour la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT), « Les Echos » reviennent sur les enseignements de l’édition 2023 de l’étude « State of the Global Workplace » de la compagnie américaine Gallup.

Comment fidéliser ses employés et s’assurer de leur engagement au travail ? Cette question est clé pour l’avenir de nombreuses entreprises. Or quand on regarde les chiffres, on constate que la tâche est loin d’être aisée. A l’occasion de la semaine pour la qualité de vie au travail, Les Echos reviennent sur les enseignements de l’édition 2023 de l’étude « State of the Global Workplace » de la compagnie américaine Gallup.

L’étude ‘State of the Global Workplace’ vise à faire entendre la voix des salariés à travers le monde pour comprendre ce qui les anime dans leur activité, mais aussi leurs niveaux de stress et les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Elle s’intéresse tout particulièrement à la notion d’ engagement au travail, c’est-à-dire au fait que les employés trouvent leur activité porteuse de sens et se sentent connectés à leur équipe. Un concept clé pour permettre le bon fonctionnement des entreprises.

Les chiffres français révèlent une situation contrastée. En effet 7% des employés en France sont engagés au travail au quotidien, en dessous de la moyenne européenne de taux d’engagement qui est de 13%. La France arrive donc à la 36e place du classement sur 38 en Europe pour ce qui concerne cet indicateur.

C’est d’autant plus préoccupant que l’Europe dans son ensemble a déjà le taux d’engagement au travail le plus faible comparé au reste des zones géographiques couvertes par l’étude (par rapport aux Etats-Unis, par exemple). On peut notamment souligner que 72% des Européens se disent désengagés, et pratique le ‘ quiet quitting ‘ ou la « démission silencieuse », c’est-à-dire qu’au lieu de démissionner, ils décident de rester en poste en effectuant le strict minimum.

Néanmoins, quelques améliorations sont notables pour les salariés français puisque l’étude révèle que le sentiment de stress est en baisse de 4% (se rapprochant de la moyenne européenne) et celui de l’optimisme vis-à-vis du marché de l’emploi en hausse de 3%. Ils sont ainsi confiants, à 35%, dans le marché du travail. En outre, si le taux d’engagement est particulièrement faible, la majorité des Français interrogés demeure fidèle à son employeur, seuls 32 % des sondés envisagent de changer d’emploi.

Agir sur la culture d’entreprise

Un autre volet de l’étude permet d’éclairer les problématiques que peuvent rencontrer les salariés dans leur quotidien et qui peuvent expliquer une baisse de motivation. Par exemple, le sentiment de colère dans le cadre du travail ainsi été pris en compte dans l’édition 2023. En France par exemple, le pourcentage d’employés qui disent éprouver un sentiment de colère est en légère hausse (+1%) par rapport à l’année dernière et reste au-dessus de la moyenne européenne (14%).

Certaines modalités de travail pourraient-elles contribuer à expliquer ce phénomène ? Si l’étude ne propose aucun lien de causalité, elle souligne néanmoins qu’à l’échelle de toute l’Europe, les employés qui travaillent exclusivement en distanciel, sont ceux qui disent le plus souvent éprouver un sentiment de colère quotidiennement. Si le télétravail comporte de nombreux avantages, il pourrait parfois engendrer plus de difficultés à communiquer avec ses collègues, donc des situations de conflit et de la colère.

Plus globalement, la culture d’entreprise, qu’elle se manifeste dans la capacité des dirigeants à créer une atmosphère de travail propice à l’échange et à la collaboration ou dans les valeurs affichées par l’organisation, joue un rôle crucial pour fidéliser les salariés et maintenir leur engagement.

Une autre étude réalisée par OpinionWay pour Lonsdale, parue début juin, a ainsi montré que si la rémunération reste le levier principal d’engagement, la culture d’entreprise représente aussi un levier de différenciation face aux concurrents pour fidéliser les salariés et s’assurer de leur motivation. En effet, 71% des salariés interrogés qui disaient avoir l’intention de quitter leur entreprise dans les 12 prochains mois déclaraient que la culture d’entreprise était une cause de départ.

Ces données rappellent que la culture d’entreprise ne s’apparente pas qu’à des éléments de langage. Elle peut réellement être un moteur de l’engagement des équipes, en permettant de donner du sens au travail et de créer de la cohésion, à travers un alignement sur des valeurs communes.

Par Léna Sanchez

 

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