Fondamentaux des métiers du droit

Juristes d’entreprises : faire face aux enjeux de la formation continue

Se former pour rester à la page et performant

Salarié possédant un haut niveau de technicité, le juriste d’entreprise doit continuellement se tenir au fait de l’actualité juridique et des évolutions de son secteur d’activité : un besoin d’expertise qui donne une place centrale à la formation continue.

En matière de formation continue, les juristes constituent une famille exigeante. D’une part, souvent absorbés dans leur quotidien et leurs matières, de grande technicité, « ils apprécient parfois d’être accompagnés pour identifier certaines formations leur permettant de mieux adapter le service qu’ils délivrent à leurs interlocuteurs non-juristes » explique Jérôme Gandon, directeur juridique du groupe Arkema.
D’autres part, il n’est pas toujours simple pour les entreprises de cerner précisément les besoins de professionnels dont l’activité les porte à intervenir in fine sur tous les aspects de la vie de l’entreprise.

Bien définir les besoins

La palette des besoins est donc large. Evolutions des textes, internationalisation des activités des entreprises, données personnelles, vigilance, lutte contre la corruption, droit des contrats ou de la concurrence… « A chaque fois, détaille Jérôme Gandon, les enjeux sont de former aussi bien à la technique du droit qu’aux moyens de bien articuler sa pratique aux enjeux business de l’entreprise ».

Le directeur juridique, à la fois praticien du droit et manager, est donc ici un maillon clé quant à la bonne conscience de ces enjeux et besoins et à l’identification d’experts dans leurs domaines et organismes, qui vont être capables de former les juristes.

Perfectionner son expertise

Pour autant, l’expertise juridique se retrouve souvent prise dans un étau. D’un côté, les formations dispensées en interne. De l’autre, incontournables, les initiatives des cabinets d’avocats, aux visées parfois plus promotionnelles qu’éducatives. Pour Alexandre Menais, vice-président exécutif du groupe Atos, il ne faut donc pas hésiter à aller chercher l’expertise auprès d’organismes spécialisés et à « externaliser la formation dans des domaines périphériques où nous avons à apprendre auprès d’experts ».

Des exemples ?
Le droit de l’environnement, les questions de développement durable et de droit de l’Homme auxquelles sont confrontées les entreprises, mais aussi les sujets de droit touchant au numérique pour les entreprises où ces considérations sont nouvelles.

Élargir sa palette de compétences

Les enjeux sont d’autant plus grands que le besoin de formation s’étend de plus en plus à des domaines annexes au droit : « Les soft skills doivent être au cœur des compétences des juristes», estime Alexandre Menais. Il poursuit : « Mais pas simplement, car souvent cantonnés à leurs fonctions, on se rend compte que les juristes ne prennent parfois pas le temps de se former aux offres de l’entreprise ou bien l’entreprise ne pense pas à les former. ».

Dès lors, l’acquisition de savoir-être et l’adaptabilité de son comportement sont progressivement identifiées comme des leviers au service d’un meilleur usage du droit, au bénéfice de l’entreprise dans son ensemble. Pour Alexandre Menais, les juristes doivent notamment être sensibilisés à la stratégie et à l’activité commerciale. « Il est aberrant de négocier et de défendre un contrat dont on ne comprend pas le pendant opérationnel, et si l’on n’a pas de connaissances sur l’état du marché ».

La formation au service des synergies internes et de la création de valeur.

Conséquence de ces nouvelles conceptions de la place du droit et d’un droit devenu omniprésent, les entreprises se doivent aussi désormais de proposer des formations juridiques à destination des non-juristes.
L’objectif ?
Améliorer les échanges internes au sein de l’entreprise. Il faut des formations qui s’adressent à la fois aux juristes et aux commerciaux, par exemple, pour leur apprendre à travailler en synergie. Une réalité particulièrement tangible dans le cadre du droit des contrats. « In fine, c’est la création de valeur par l’entreprise qui en sort confortée » conclu Jérôme Gandon.

 

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