Développement personnel

Des salariés en quête de sens, mais que cherchent-ils vraiment ?

Les salariés en quêtes de sens

EXCLUSIF // Qu’est-ce qui apporte vraiment du sens à son travail ? Voici la question de l’étude menée par Audencia et Jobs thatmakesense, dont Les Echos START vous révèle les résultats.

La quête de sens n’a jamais été aussi centrale au travail qu’aujourd’hui, en particulier pour les jeunes diplômés. Face à cette véritable tendance de société, la chaire « Impact Positif » de l’école de commerce Audencia et la plateforme Jobs thatmakesense, elle aussi spécialisée sur les emplois à impact, ont souhaité creuser le sujet, pour comprendre concrètement ce que ces travailleurs recherchaient, comment ils espéraient trouver ce fameux sens, mais aussi les freins qui les empêchaient de se lancer.

Premier constat de l’étude : 92% des répondants à cette enquête, réalisée en ligne en décembre 2021, se déclarent en quête de sens. Plus précisément, 50% se posent des questions et 42% ont déjà entrepris une transition professionnelle.

Un chiffre très important qui s’explique toutefois par la typologie des répondants, souligne André Sobczak, enseignant-chercheur à l’école et titulaire de la chaire. « Le questionnaire en ligne ayant été principalement diffusé via la chaire « Impact » de l’école et la plateforme Jobs thatmakesense, il existe un biais : les répondants étaient déjà sensibles à ces thématiques. Mais justement, l’objectif de cette enquête était de comprendre ce à quoi ils aspiraient. »

Le sens dépasse l’intérêt personnel

Alors à quoi aspirent-ils, au juste ? Deux réponses ressortent, sélectionnées par plus de la moitié des répondants : « contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale » (57%) et tout simplement « se sentir utile » (53%). Et cela loin devant « concilier vie professionnelle et vie personnelle » (37%) !

« Un résultat intéressant qui montre que ces sondés sont tournés vers les autres. On aurait pu penser que l’équilibre pro/perso serait plus important pour eux, notamment pour chercher du sens du côté de leur vie privée. Ici, beaucoup disent qu’ils veulent avoir un impact positif à la fois sur la planète et sur la société, à travers leur travail. En conséquence, une entreprise n’offrant pas cette dimension à ses salariés a du souci à se faire, elle sera moins attractive pour les candidats », analyse André Sobczak.

L’impact plus que la rémunération

Cette idée se retrouve un peu plus loin dans l’enquête, à la question « Selon quels critères avez-vous choisi votre emploi actuel ? » 71% d’entre des sondés mettent en avant « l’intérêt pour la mission ». Le chiffre monte à 91% pour les 18-24 ans.

En deuxième place : « l’impact positif sur la société et/ou la planète » (54%). Puis, seulement, viennent des critères plus personnels : « l’acquisition de compétences » (48%), la « situation géographique » (33%), et le « niveau de rémunération », tout juste à 23%. « J’ai été surpris par le fait que la rémunération arrive si bas, on travaille quand même aussi pour cela, confie Fabien Sécherre, responsable marketing de Jobs thatmakesense. C’est en tout cas une bonne nouvelle : les actifs prennent conscience que le fait de choisir un emploi à impact positif permet d’agir sur ces transitions nécessaires et sur la société », fait-il remarquer.

Deux dernières réponses arrivent en bas de tableau : la « réputation du poste/de l’organisation » (14%) et la « reconnaissance au travail » (11%).

Des freins toujours présents

Enfin, l’enquête se pose la question des freins à la transition professionnelle. Sans surprise, les problématiques financières arrivent en tête des réponses : « perte de revenu potentiel » (52%) et « coût lié à la transition professionnelle » (39%) arrivent devant « besoin d’accompagnement » (30%), « manque de compétences et d’expérience » (29%) et « peur du changement » (27%).

« Ces résultats montrent qu’il y a une réflexion à mener pour les entreprises, mais aussi pour l’enseignement supérieur, afin d’accompagner encore davantage ces transformations. Néanmoins, les entreprises s’en rendent compte et commencent à prendre ces sujets au sérieux », souligne André Sobczak. Une bonne nouvelle pour tous ceux qui continuent à chercher du sens dans leur quotidien professionnel…

ParLaura Makary

 

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