Développement personnel

Trois astuces pour déchiffrer votre bulletin de salaire

Les deux tiers des Français ne savent pas décoder la totalité de leur fiche de paie. Une connaissance pourtant essentielle qui permet de débusquer les éventuelles erreurs.

Les deux tiers des Français ne savent pas décoder la totalité de leur fiche de paie. Une connaissance pourtant essentielle qui permet de débusquer les éventuelles erreurs.

Une cinquantaine de lignes en moyenne, des acronymes incompréhensibles, des pourcentages dont on ne comprend pas toujours le sens, des mises en page qui changent en fonction des entreprises… Tenter de déchiffrer son bulletin de paie peut parfois donner mal à la tête.

Selon un sondage réalisé par Ipsos en 2024, 63 % des Français ne savent pas décoder la totalité des lignes inscrites sur leur bulletin de salaire. Et pour cause : la France est la championne du monde des fiches de paie les plus complexes, selon un indice publié en 2023 par la société Alight.

1. C’est « le reflet direct de notre système de protection sociale »

Le nombre de lignes peut notamment effrayer les salariés peu familiers des systèmes de paie. « Pourquoi il y en a autant ? Parce que c’est le reflet direct de notre système de protection sociale. Nous avons un système très généreux qui prend en charge beaucoup de choses et cette protection sociale est financée en grosse partie par les travailleurs », résume Mathieu Mercadier, directeur de la conformité produit au sein du logiciel de paie et RH Payfit.

La partie relative aux cotisations sociales occupe une large place dans le bulletin de paie mais est souvent difficile à appréhender pour les non-initiés. Les indications en gras correspondent chacune à un type de service de protection sociale.

Sous la partie « Santé », la première ligne correspond généralement au financement du tarif de base de la Sécurité sociale. La ligne « Prévoyance » finance les indemnités des salariés en arrêt de travail. L’intitulé « Accidents du travail et maladies professionnelles » couvre les versements effectués dans ces cas de figure.

Dans la partie « Retraite », le salarié cotise à hauteur de 6,9 % de sa rémunération brute – sous réserve de ne pas dépasser un certain plafond – pour financer le régime de base. « Ce n’est pas de l’argent qu’on met de côté pour financer notre retraite, c’est ce qui paie les retraites actuelles », rappelle notre expert. Une partie du salaire est également allouée à la retraite complémentaire. Cette fois-ci, cette part est mise de côté pour le départ à la retraite du salarié, sous forme de points.

Même principe pour la partie « Chômage », qui finance les allocations chômage. « Famille » regroupe les aides au logement, la CAF ou les allocations de rentrée scolaire, entre autres.

Comprendre à quoi renvoie chacune de ces lignes permet donc de savoir à quoi sert cet argent qu’on nous prélève pour passer du salaire brut au salaire net. Pour autant, pas besoin de rentrer dans le détail du calcul des cotisations sociales « où les règles sont très complexes », estime notre expert.

2. Vérifier en priorité le salaire de base et les congés payés

Mais alors, que regarder en priorité pour s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur sur le versement de son salaire ? D’abord la rémunération brute qui comprend le salaire de base mais aussi les éventuelles primes ou commissions, les heures supplémentaires et les avantages en nature, comme les véhicules de fonction.

« Il faut s’assurer qu’il ne bouge pas d’un mois sur l’autre ou que l’augmentation qui a été négociée a bien été prise en compte », explique l’expert paie de Payfit. Ensuite, vérifier le décompte du nombre de congés payés ou de jours d’arrêt de travail. « C’est la première source d’erreur », assure-t-il.

Le salarié doit aussi regarder attentivement la partie intitulée « indemnités non soumises » ce qui signifie que ces versements ne sont pas soumis aux cotisations sociales. Il s’agit du remboursement par l’employeur d’une partie de l’abonnement aux transports publics, les tickets-restaurant ou encore la part mutuelle. Mathieu Mercadier conseille de vérifier que le compte est bon, puisque ces éléments peuvent être variables en fonction des salariés.

Enfin, généralement à la fin du bulletin de paie, il faut vérifier la partie concernant l’impôt sur le revenu en s’assurant que le taux de prélèvement indiqué est le bon. Chacun peut choisir au moment de remplir sa déclaration d’imposition de révéler à son employeur son « taux personnalisé » d’imposition, ce qui permettra d’ajuster le prélèvement à la source, ou d’utiliser un taux standard pour que cette information reste confidentielle .

3. La CSG, un impôt rangé avec les cotisations

Enfin, vient généralement la partie sur la CSG et la CSRD. Bien que rangés après les cotisations sociales, ces prélèvements sont des impôts. La CSG est prélevée sur l’ensemble des revenus des résidents français, soit les salaires mais aussi les allocations chômage, les retraites, les revenus du patrimoine ou de placement.

Une partie de la CSG est déductible de l’impôt sur le revenu. « C’est un faux ami parce que ça ne signifie pas que vous pouvez la déduire du montant des impôts que vous devez payer chaque année, mais des revenus imposables que vous déclarez à l’administration fiscale », précise Mathieu Mercadier.

 

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