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Climat social : les salariés satisfaits de leur travail mais en manque de reconnaissance

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Selon un sondage Ifop, les trois quarts des salariés s’estiment satisfaits de leur situation professionnelle, mais un sur deux se dit insuffisamment payé et pas assez reconnu.

La colère gronde dans la rue, mais jusqu’à présent, les entreprises ont été plutôt épargnées par le mouvement de contestation dont le gouvernement est la cible. Selon un sondage Ifop en partenariat avec le groupe SOS, présidé par Jean-Marc Borello, un proche d’Emmanuel Macron, que « Les Echos » dévoilent en exclusivité, 76 % des salariés français se disent même globalement satisfaits de leur situation professionnelle.

Un chiffre en augmentation de 4 points par rapport à l’an passé. Il faut remonter à avant la crise de 2008 pour trouver des niveaux équivalents. « Les salariés français aiment leur travail, ce n’est pas nouveau. Mais il y a une augmentation importante cette année », constate Romain Bendavid de l’Ifop.

Bon niveau d’autonomie

Dans le détail, les salariés sont particulièrement satisfaits de leur niveau d’autonomie (87 %), du contenu et de l’intérêt de travail (80 % et 79 %). En revanche, un sur deux s’estime mal payé et 40 % des personnes interrogées considèrent que leurs possibilités de formation sont insuffisantes ou pas assez personnalisées.

Mais le principal frein à l’épanouissement des salariés dans leur entreprise tient surtout au manque de reconnaissance par leur employeur : 56 % d’entre eux considèrent que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur.

« C’est un mal français typique. C’est culturel, les managers ne félicitent pas assez leurs équipes, même pour des petites victoires ou des succès du quotidien. Cela entraîne une certaine morosité dans l’entreprise », souligne Yohann Marcet, directeur de la filiale conseil du groupe SOS, qui accompagne les entreprises dans le domaine de la transition sociale et environnementale.

Rétention de l’information

Ce manque de reconnaissance peut découler d’une forme de rétention de l’information ou de manque de clarté sur les objectifs poursuivis par l’entreprise. Un peu moins de la moitié des salariés ont le sentiment de ne pas bien connaître les projets et la stratégie de leur entreprise.

« Beaucoup d’entreprises noient leurs équipes dans des demandes incessantes de reporting, de respect des process, en oubliant ce qu’est leur raison d’être. Une entreprise doit définir ce qui est fondamental pour elle. La manière d’y arriver vient ensuite, et non l’inverse », fait remarquer Jean-Marc Borello.

« Ce sentiment d’un manque de reconnaissance et d’information rejoint un des majeurs du projet de loi Pacte qui vise à mieux associer les salariés aux bénéfices réalisés, mais aussi à la stratégie de l’entreprise, notamment avec la présence de davantage de représentants des salariés dans les conseils d’administration », note Roland Lescure, député LREM et président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée.

Le projet de loi Pacte modifie également le Code civil pour faire évoluer l’objet social de l’entreprise, en tenant compte des conséquences sociales et environnementales de son activité, et plus seulement son impact financier. Une évolution qui rejoint l’attente d’une partie des salariés (10 %) de voir leur entreprise afficher « une identité et des valeurs fortes ».

Ce qui compte toutefois le plus aux yeux des salariés est de « donner du sens à leur travail » (12 %) et surtout de « prendre en compte leur bien-être » (36 %). Une priorité pour les salariés qui devrait faire l’objet d’une concertation des partenaires sociaux en 2019 sur la qualité de vie au travail.

Marie Bellan

 

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