Ressources humaines

Burnout, attention danger !

Déceler et faire face au burnout

A l’inverse de ce que l’on suppose, le burnout est en fait un mécanisme physique et pas psychique, additionnel au stress. Comment se manifeste t-il au travail ? Certains types de personnes sont-ils plus prompt à être touchés que d’autres ?  Comment déceler les premiers symptômes  et les stopper ?

La mécanique physiologique du burnout

La montée de stress, de l’adrénaline est souvent liée à une chose ponctuelle tel qu’une surabondance de travail épisodique. En effet, ces réactions chimiques sont des mises en garde qui provoquent une action adaptée c’est -à-dire faire face à la situation en se battant ou en abandonnant. C’est la partie animale qui perdure en l’homme qui fait que celui-ci réagit comme tel, angoissé par une nuisance extérieure et répondant au quart de tour.

Une mécanique insidieuse…

Néanmoins, il y a une incohérence entre l’homme et l’animal : le stress au travail n’est pas expulsé en pratiquant une activité physique simultanée. On constate même l’inverse : plus la charge de travail de l’individu est importante, moins il a de temps à consacrer à une activité physique.

L’addition des ces symptômes provoque une rupture de l’organisme. Habituellement, l’homme qui est atteint ne le sait pas car le syndrome survient lentement mais avec puissance.

Ensuite, survient le jour fatidique et là, la personne qui en est victime ne peut vraisemblablement plus refouler cet état de fatigue quotidien et soutenu, cette perte de motivation et ces signes de stress, plus que présents qui provoquent son exaspération envers lui-même et les autres. A cet instant précis, c’est finit : elle est en « burnout« !  Cette personne est complètement consumée, démotivée, démobilisée. Des semaines de repos voire de thérapie sont nécessaires pour lui faire retrouver le goût du travail.

Le burnout survient souvent chez les personnes qui ont éconduit les signes avant-coureur transmis par leur corps et persisté à s’esquinter au-dessus de leurs limites.

Attention au cercle vicieux du burnout !

Les personnes touchées par le burnout se distinguent par 2 caractéristiques : le pessimisme de l’employeur et la surcharge de travail. Ces 2 caractéristiques s’alimentent  mutuellement et forment un cercle vicieux. En effet, le salarié qui amasse de plus en plus de travail et par conséquence s’en plaint : reçoit des critiques son sur incapacité à être performant et organisé. Il y a de fortes chances pour que celui-ci  finisse par « craquer ».

Pourtant, il suffirait juste que son employeur prenne en compte sa charge de travail, lui montre de la reconnaissance pour que les choses se restaurent d’elles-mêmes, dans la majorité des cas !

Les perfectionnistes plus souvent victimes du burnout

L’un des traits communs qui caractérise les individus frappés par le burnout est le perfectionnisme. Les victimes de burnout sont le plus souvent des travailleurs acharnés. Il ne leur suffit pas de bien faire les choses, il faut les faire à la perfection. Ces personnes ont des objectifs surréalistes de telle façon qu’ils sont infaisables.

Bien souvent, ces individus sont tellement passionnés par leur travail qu’ils y attachent une importance excessive. Leur vie professionnelle prend le pas sur tout le reste, particulièrement sur leur vie de famille. Cela contribue à les rendre incontournables pour leur employeur. Ils constituent de véritables piliers dans l’entreprise : jamais malades, toujours là pour donner un coup de main. Leurs horaires de travail ont tendance à dévorer leur temps personnel. Ce sont les premiers arrivés et les derniers partis.

Traiter le burnout à sa racine

Les symptômes du burnout apparaissent progressivement, imperceptiblement au fil du temps, ce qui les rend d’autant plus difficiles à détecter. Pourtant, certains signaux faibles les caractérisent et leur apparition doit rapidement alerter celui qui les constate sur autrui ou celui qui les ressent sur lui-même.

D’autres signaux, comme des signaux faibles plus prononcés et répétés ou des signaux plus caractéristiques d’un état de stress chronique, sont l’annonce d’une détérioration de l’état de l’individu. Il est alors urgent d’agir. Ce n’est toutefois pas aisé car l’une des constantes de cette pathologie est que la victime refuse d’écouter ces signaux d’alerte, même pour les plus prononcés. Or, si l’individu n’y prête pas attention, son état prend une telle ampleur qu’il en arrive à l’effondrement irrémédiable. Avec des conséquences graves, tant sur le plan physique que sur le plan psychique, comme pour le stress : blocage du dos, problème cardiaque, profonde angoisse, effondrement émotionnel, sentiment d’agression… jusqu’à des crises ultimes comme des comportements inappropriés en public (colère ou pleurs excessifs), ou pire, la tentative de suicide.

Ces signaux d’alerte sont présentés dans l’encadré qui suit.


Les signes avant-coureurs du burnout :

– Difficulté à faire la coupure avec son travail

L’individu emmène ses préoccupations professionnelles « jusque dans son lit », voire pendant ses vacances. Ces fortes sollicitations de stress occupent son esprit en permanence.

– Difficulté à l’endormissement, absence de sommeil totale ou partielle

L’individu a de plus en plus de mal à s’endormir parce qu’il ressasse ses soucis. Il dort mal, il en vient à souffrir d’ absence de sommeil totale pou partielle. Il a la désagréable sensation que son sommeil ne sera pas réparateur, ce qui contribue à l’agacer : tant qu’il ne parvient pas à trouver le sommeil, l’individu s’énerve en pensant à l’état de fatigue dans lequel il sera le lendemain.

– Fatigue persistante

Le matin, après le week-end, il sent que dormir n’est plus régénérateur pour lui et cela, l’épuise et l’affaiblit.
Bien que fatigué, l’individu a de plus en plus de difficultés à s’endormir. Les risques de « craquer » du jour au lendemain sont de plus en plus importants.

– Symptômes physiques de stress

L’individu ressent des maux de ventre, des problèmes de digestion, des maux de tête. Il tolère de moins en moins bien le bruit, la lumière est éblouissante pour ses yeux et il a des raideurs dans la nuque. Les individus qui endurent des épuisement professionnel ont un rythme cardiaque plus élevé, une élévation du taux de cholestérol, de triglycérides ou de l’acide urique.

– Irritabilité

Fatigué nerveusement, l’individu devient irritable, non seulement avec son entourage professionnel mais aussi avec ses proches. Il s’énerve pour peu de choses, s’impatiente si on n’obtempère pas immédiatement.

– Efficacité réduite, hyperactivité

La difficulté à se reposer engendre une fatigue chronique et un manque d’énergie qui portent atteinte à l’efficacité au travail. L’individu a de plus en plus de mal à faire ce qu’il doit faire. Il subit des troubles de la concentration, voire des troubles de la mémoire. S’enclenche alors un cercle vicieux : pour compenser cette perte d’efficacité, l’individu travaille plus longtemps le soir à son travail, ou il ramène des dossiers à la maison pour le week-end. Il sombre alors dans l’hyperactivité : la tentation d’en faire toujours plus le taraude, pour compenser son manque d’efficacité, qu’il traduit en « incompétence ». Il lui est alors d’autant plus difficile de faire la coupure avec le travail, avec ses soucis et préoccupations professionnels… et donc de se reposer.


 

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