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« Avant, je sautais ce repas » : ces salariés ont chaque jour un petit déjeuner offert au bureau

« Avant, je sautais ce repas » : ces salariés ont chaque jour un petit déjeuner offert au bureau

De rares entreprises mettent à la disposition de leurs salariés un petit déjeuner gratuit au bureau. Objectifs affichés : créer de la convivialité, favoriser le bien-être des troupes et améliorer leur image auprès de potentielles recrues. 

Quand il arrive au bureau, Clément ne s’assoit pas tout de suite devant son ordinateur. Le quadragénaire va d’abord dans une salle à manger, se fait quelques tartines de pain complet, avale un fruit et un laitage. Directeur de compte chez LinkedIn, il bénéficie chaque jour, comme la centaine de salariés qui exerce dans les bureaux de l’entreprise à Paris, d’un petit déjeuner offert sur place. L’offre est copieuse, variée et en libre-service : viennoiseries, pains, yaourts, céréales, fruits, jus, boissons végétales… 

De quoi lui faire changer ses habitudes. « Avant d’être embauché il y a treize ans, je sautais le petit déjeuner, faute de temps et de produits frais à la maison », se souvient le salarié de la plateforme de mise en relation des professionnels. Désormais, ce repas est aussi « l’opportunité de passer un moment privilégié avec mes collègues, au calme, pour bien lancer la journée ». 

Chez LinkedIn, le petit déjeuner est offert aux salariés dans les 38 villes à travers le monde où l’entreprise américaine a des bureaux. Et l’offre est adaptée selon les goûts locaux. A Londres par exemple, oeufs brouillés, saucisses et porridge sont au menu. 

« Un coût conséquent » 

Autre entreprise dans laquelle le petit déjeuner est offert quotidiennement : Onepoint, cabinet de conseil français spécialisé dans l’accompagnement en transformation numérique, qui emploie plus de 3.400 personnes dans l’Hexagone. Depuis 2016, un petit déjeuner est proposé dans tous ses locaux, à l’exception de quelques-uns – ceux qui dénombrent le moins de collaborateurs. 

« L’intérêt, c’est de permettre aux salariés d’entamer leur journée avec un moment convivial, durant lequel des gens de différents services et niveaux hiérarchiques se croisent, échangent. On souhaite avant tout créer du lien », explique Matthieu Fouquet, secrétaire général de Onepoint. 

Pour le cabinet, cette prestation a « un coût conséquent ». « On s’approvisionne en produits de qualité et on a toujours quelqu’un sur place qui s’occupe de la mise en place, du bon déroulé et du nettoyage après », détaille Matthieu Fouquet. Mais pour lui, cette dépense est un investissement judicieux, qui contribue au bien-être des salariés. « Evidemment, le petit déjeuner offert s’inscrit dans une culture d’entreprise plus large, qu’on veut saine et responsabilisante. Autrement, ça n’a pas d’intérêt », précise-t-il. 

Une fois par semaine dans d’autres entreprises 

En France, les entreprises sont rares à proposer cette offre. Parmi elles, il y a notamment Snap, l’entreprise qui possède le réseau social Snapchat. Ou Scaleway, entreprise française spécialisée dans le cloud. 

 C’est pourtant malin de rendre ce service aux salariés. Ça contribue à les fidéliser, à limiter le turnover et ça participe à améliorer l’image de l’entreprise, à attirer les talents », pense Bernard Boutboul, fondateur de Gira, cabinet de conseil spécialisé dans la restauration. Et cet avantage est d’autant plus stratégique selon lui qu’en France, « on a un attachement particulier pour la nourriture, ce qui est moins le cas dans les pays anglo-saxons ». 

Sans aller aussi loin, des entreprises décident, elles, d’offrir ce repas non pas quotidiennement mais une fois par semaine à leurs effectifs. Fin 2023, Pernod Ricard et Sanofi ont par exemple respectivement lancé un petit déjeuner et un brunch offert au sein de leur siège le vendredi. Une façon d’encourager les salariés à faire le déplacement durant cette journée, qui était jusqu’alors la moins fréquentée et la plus plébiscitée pour télétravailler. 

Chloé Marriault 

 

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