Oser dire « non » à un manager ou à un collègue relève souvent d’une mission impossible pour beaucoup. Cette incapacité découle de l’envie de ne pas décevoir ou de la peur de créer un conflit. Pourtant, savoir dire « non » au travail quand il le faut constitue une qualité. Elle protège notamment contre les risques de burn-out et ses effets néfastes.
Pourquoi et comment dire « non » au travail sans heurter ses collègues ? Voilà nos conseils.
Pourquoi est-il important de savoir dire « non » au travail ?
Dans le milieu professionnel, la réticence à dire « non » n’est pas sans conséquence. Elle engendre du stress et de la frustration qui entraînent un mal-être au fil du temps. Pourtant, un refus mesuré vaut mieux qu’un « oui » ou un « peut-être » à rattraper. Savoir poser vos limites revêt une grande importance.
Gestion efficace du temps et performance
Accéder à une demande d’un supérieur vous conduit à exécuter des tâches non planifiées. Cela vous prend du temps et votre énergie dans certains cas. Savoir dire « non » au travail offre ainsi un double avantage. Vous optimisez votre productivité tout en préservant votre capital bien-être. Vous ne vous sentez pas submergé et épuisé. Vous pouvez atteindre les objectifs qui vous ont été assignés avec assurance et détermination.
Renforcement de l’estime de soi
Refuser une demande qui va à l’encontre de vos valeurs ou vous met mal à l’aise nécessite du courage et de l’assurance. En refusant certaines demandes, inconsciemment, vous vous respectez et vous vous affirmez. Cela contribue à renforcer votre confiance en vous et nouer des relations sociales saines. Une meilleure estime de soi favorise l’épanouissement au quotidien et facilite la gestion des émotions.
À quels moments faut-il savoir dire « non » au travail ?
Accepter des engagements constitue une manière naturelle d’intégrer une nouvelle équipe. Vous montrez votre envie de participer à l’effort collectif. Cela ne doit pas pour autant vous empêcher d’en refuser certains. Toutefois, il est crucial que ces refus soient motivés et exceptionnels.
Surcharge de travail
Publié en septembre 2024, le baromètre Empreinte Humaine affirme que 42% des salariés se disent en détresse psychologique modérée ou élevée et 30% sont concernés par le syndrome de burn-out. Aussi, pour votre bien-être et celui de l’équipe, savoir dire « non » au travail est primordial lorsque vous êtes déjà occupé et que vous avez déjà une charge de travail importante.
En effet, vous pouvez très vite être débordé en acceptant des tâches supplémentaires. D’une part, cela nuit à votre efficacité. D’autre part, les livrables ne répondent pas aux exigences qualité de l’entreprise.
Délégation possible
Lorsque votre charge de travail est à son maximum, une autre solution existe plutôt que dire oui systématiquement aux demandes des collègues. Il s’agit de déléguer les tâches en question à d’autres collaborateurs selon leur disponibilité. Ainsi, vous les refusez tout en satisfaisant les demandes.
Hors champ de compétences
De par vos formations et vos expériences, vous avez développé des talents multiples. Pourtant, les sollicitations qui vous parviennent peuvent parfois sortir de votre champ de compétences. N’hésitez pas à dire non lorsque vous ne disposez pas des compétences nécessaires à l’exécution d’une mission. Vous évitez ainsi de frustrer votre équipe avec un travail bâclé et de nuire à votre image.
Identifier les moments où refuser de nouvelles responsabilités au travail
Dans le monde professionnel, formuler un refus ne s’avère ni facile et ni évident. Pour bon nombre de salariés, cela s’apprend avec le temps et l’expérience. Au départ, vous n’osez pas refuser une demande de votre supérieur hiérarchique ou vous vous culpabilisez de ne pas aider suffisamment vos collègues. Cependant, votre bien-être et votre productivité dépendent de cette compétence à moyen et long terme.
La première étape consiste à comprendre pourquoi vous n’arrivez pas à refuser les diverses demandes d’un supérieur ou d’autres collaborateurs. Plusieurs facteurs sociaux et psychologiques en sont généralement la cause : les attentes culturelles, les pressions sociales, la peur du rejet, etc.
Pour acquérir cette compétence et savoir dire non au travail, il convient ainsi d’identifier les origines de votre incapacité. Elle constitue le socle d’une communication efficace et de relations interpersonnelles saines. Refuser de manière assertive démontre le respect de soi et d’autrui et contribue à une vie professionnelle équilibrée.
Apprendre à répondre par la négative passe aussi par la reconnaissance de vos propres limites. Certains indicateurs ne trompent pas et doivent vous alarmer comme la fatigue constante et l’irritabilité. La difficulté à vous détendre et à vous déconnecter du travail est aussi un signe révélateur.
Comment apprendre à dire « non » sans se faire des ennemis au travail ?
Refuser des engagements, surtout à répétition, est souvent mal perçu par le manager et les autres membres de l’équipe. Vous risquez de vous faire des ennemis à la longue et d’être rejeté. Savoir dire « non » au travail commence par prendre du recul par rapport à chaque demande. Accordez-vous un délai de réflexion pour étudier chaque demande et établir une liste d’arguments en cas de refus. Prenez le temps d’évaluer votre charge de travail et votre temps disponible.
Ensuite, apprenez à refuser les demandes avec tact et assumer votre réponse avec sang-froid. Lors de votre refus, prenez le temps de donner des explications avec calme et sincérité pour bien gérer la situation.
Par ailleurs, il est recommandé d’apprendre à vous valoriser pour développer votre capacité à dire non. Ne pas reconnaître vos valeurs et vos accomplissements vous amène inévitablement à accepter des responsabilités supplémentaires dans le but de valoriser davantage votre travail. Vous entrez alors dans un cercle vicieux qui débouche sur une surcharge de travail.
Un autre point crucial consiste à bien accueillir les réactions de vos interlocuteurs après votre refus. Cette étape de votre processus d’apprentissage implique une autonomie émotionnelle pour les comprendre sans remettre en question votre décision. Faites preuve d’empathie et, s’ils insistent, apprenez à rester et ferme en expliquant à nouveau les raisons de votre refus si besoin.
Apprenez à poser des limites et préserver votre équilibre.