Mag des compétences - Comundi

Devenez un leader pour survivre dans l’entreprise moderne !

Devenir un leader pour survivre

BONNES FEUILLES – Le manager cède la place au leader. Plus adapté aux périodes d’incertitude, il gère mieux l’ambiguïté et accompagne le changement.

Le paradigme commandement / contrôle, consubstantiel à la production de masse, perd aujourd’hui de sa pertinence. On dit aussi que les managers sont une espèce en voie de disparition(1) à une époque de transition, où l’on a plutôt besoin de leaders.

La voie à prendre n’est pas clairement définie : le management reste indispensable pour veiller au bon déroulement des processus, mais les entreprises ont aussi besoin d’innover et de réussir leur passage du modèle de la production de masse, qui repose sur les processus, à celui du tout numérique. Par ailleurs, neuf salariés sur dix ne s’engagent pas suffisamment dans leur travail, selon Gallup, en grande partie à cause des managers(2).

Manager, un modèle obsolète

Pour se transformer, les entreprises ont besoin de leadership. Seth Godin, le gourou du leadership, affirme que les salariés qui sont « managés » sont ceux dont le poste va être automatisé, tandis que ceux qui s’approprient leur travail n’ont pas besoin d’être managés« Si je peux vous dire exactement quelle tâche vous devez accomplir aujourd’hui, je peux trouver quelqu’un de moins cher que vous pour la réaliser à votre place », explique Godin(3)« Ceux dont le poste implique d’attendre des instructions sont stressés à mort parce qu’ils savent qu’ils ne le conserveront pas indéfiniment. »
Les professionnels des RH ont longtemps eu pour tâche de former des managers, mais selon Godin, ce modèle est en train de devenir obsolète, car « notre futur repose sur l’aptitude à créer de nouveaux modes de développement des leaders ».

Voici les trois compétences que Godin juge essentielles aux leaders de demain :

Les leaders poursuivent une vision

Voici quelques-unes des différences qui séparent les leaders des managers.

Les managers opèrent sur la base de la transaction, tandis que les leaders s’appuient sur la transformation. Les subordonnés des managers font ce qu’on leur indique en échange d’un salaire : dans le sillage d’un leader, chacun est motivé par la perspective d’un bouleversement bénéfique (récompense intrinsèque).

Les managers copient, les leaders, eux, doivent être uniques afin d’inspirer l’action des autres. Les managers imitent souvent ce qu’ils ont appris des autres dans le but de répéter les processus observés ; ils ne peuvent pas véritablement être eux-mêmes. Les leaders doivent laisser apparaître leur vulnérabilité et oeuvrer pour se doter d’une marque personnelle qui les différencie.

Les managers contrôlent le risque, tandis que les leaders prennent des risques. Les managers recherchent le confort, à la fois dans leur travail et dans leur vie personnelle ; ils refusent le risque et préfèrent éviter le conflit. Les leaders, à l’inverse, recherchent le risque et poursuivent une vision. Nombre de leaders ont rencontré des obstacles dans leur existence et ont dû les surmonter.

Les managers se focalisent sur le travail, quand les leaders considèrent en priorité les personnes. On demande aux managers de veiller à l’accomplissent de tâches, dans le temps imparti et le respect des impératifs financiers ; les leaders s’attachent principalement à bâtir des relations de loyauté qui incitent les autres à les suivre.

Les managers ont un état d’esprit fixe (fixed mindset), tandis que la mentalité des leaders est axée sur la mentalité de croissance (growth mindset). Les leaders sont constamment en quête de personnes et d’informations qui les aideront à croître. Leur curiosité alimente leur aptitude à innover. Les managers préfèrent s’en tenir à ce qui fonctionne et améliorer leurs compétences existantes.

Permettre aux individus de progresser

Le leadership ne requiert pas une personnalité claironnante. Ni d’être extraverti ou doté de super-pouvoirs. En fait, la représentation du leader en héros a souvent conduit les entreprises à ignorer les femmes, alors que celles-ci peuvent être plus charismatiques que la figure du guerrier mâle fort en gueule.

Les personnes formées pour exécuter des tâches qu’on leur commande de faire ne sont pas celles qui vont piloter leur entreprise dans un monde changeant. Pour s’épanouir, le leadership a besoin d’un environnement qui offre à chacun la liberté de se développer sans contrainte et de formuler de nouvelles idées. Alors que le management requérait une formation spécifique, le leadership suppose de cultiver un environnement approprié qui permet aux individus de progresser.

Pour se faire, Comundi vous propose une formation les clés du leadership pour construire votre identité de leader.


(1) « Managers are a dying breed. Here’s what you must have instead », Gene Hammett, Inc., 31 mai 2018. – (2) « Engage your employees to see high performance and innovation », Gallup – (3) « The future of work with Seth Godin. HR leaders and managers will not like this », Gene Hammett, Inc., 21 juin 2018.

LES AUTEURS Jérémy Clédat est cofondateur de la start-up Welcome to the Jungle (WTJ). Laëtitia Vitaud est rédactrice en chef pour WTJ. Ce texte est extrait de leur ouvrage commun « Welcome to the Jungle : 100 idées innovantes pour recruter des talents et les faire grandir », paru aux éditions Vuibert.