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Management de transition : le modèle amorce un virage

Mettre en place un management de transition

Avec des professionnels plus jeunes, un (peu) plus de femmes, des missions plus longues et plus internationales, le management de transition construit un nouveau modèle et touche de nouveaux secteurs, selon une étude du cabinet Valtus.

Les directeurs généraux prennent la main dans le management de transition. Selon la dernière étude annuelle du cabinet Valtus, 30 % des primo-accédants en sont issus ; la fonction DG reste d’ailleurs la plus demandée.

Une telle évolution n’est pas illogique au regard du mouvement de fond qui s’opère dans le métier : « le management de transition tend à devenir le management de la transformation », résume Philippe Soulier, le président de Valtus.

Les missions courtes de moins en moins nombreuses

La transformation représente désormais 30 % des missions, soit une progression de 50 % en quatre ans quand la part de la gestion de crise et du retournement est passée de 30 à 25 % sur la même période.

« L’expérience et le regard extérieur (des managers de transition) leur confèrent la légitimité et le recul nécessaires dans le cadre de projets de transformation », explique Philippe Soulier.

Les ETI ne sont pas imperméables à l’argument : même si les grands groupes et leurs filiales restent les principaux clients du management de transition, leur part (38 %) recule au profit des ETI (28 %) et des PME indépendantes (19 %).

Management de transition_fonctions des managers

Fonction des managers répondants

Autre indicateur de cette mutation du modèle : les missions de plus de douze mois sont aujourd’hui les plus nombreuses.

Elles sont passées de 24 à 29 % entre 2014 et 2018, tandis que les plus courtes, c’est-à-dire de moins de trois mois, ne représentent plus que la portion congrue du métier (4 %).

La proportion des 45-50 ans en plus forte augmentation

La zone de responsabilité des missions reste majoritairement franco-française (51 %) mais l’international a fortement progressé sur les quatre dernières années, passant de 16 % à 24 % de l’activité.

Et, assure Philippe Soulier, « nous n’en sommes encore qu’au début mouvement ».

Si l’industrie reste le grand pourvoyeur de missions, Valtus souligne l’émergence de nouveaux secteurs. Depuis trois ans, high-tech, acteurs publics et parapublics sont au nombre des clients.

Manager de transition_nature de la dernière mission

Nature de la dernière mission

Côté managers aussi, une révolution s’opère. Le secteur se rajeunit alors que la proportion des 45-50 ans est celle qui augmente le plus. Le métier se féminise à pas comptés : 82 % des professionnels sont encore des hommes.

Les jeunes professionnels, ceux dotés de moins de trois ans d’ancienneté dans le management transition, sont devenus majoritaires. Mais ils n’abordent pas le métier dans le même état d’esprit que leurs aînés. Ils sous-estiment la résistance au changement chez le client et sont beaucoup plus préoccupés par une durée de mission trop courte.

45% des managers de transition exercent aujourd’hui sous le statut d’indépendants, avec leur propre structure de facturation. Mais, lorsqu’ils débutent, tous aspirent à être salarié ou intérimaire. Avec, pour un sur trois, une préférence pour le portage salarié.