Garder son calme : interview de Stéphanie Marécaux, formatrice en Développement personnel/Communication et sophrologue

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Selon vous, pourquoi nos environnements de travail génèrent-ils autant de stress et d'anxiété professionnelle chez les salariés ?

Notre société est régie par l'immédiateté et la performance. Elle nous impose un rythme accéléré, où tout va toujours plus vite. Au travail, nous sommes en permanence happés par les sollicitations de notre patron, nos collaborateurs, nos collègues... Et, nous nous imposons d'être exemplaires. Notre niveau d'exigence est souvent très fort. Il nous faut dans le même temps réussir à prioriser nos tâches, prendre des décisions rapides, s'adapter à l'imprévu, et parfois dire « non »... Ce que nous ne parvenons pas toujours à faire.   

Par ailleurs, dès l'enfance, notre éducation nous a appris à dire « oui » par peur de décevoir, d'être rejeté ou d'entrer dans le conflit. « Fais plaisir », « sois fort », « fais des efforts »... sont autant de messages contraignants que nous nous infligeons, notamment au travail.

Et, ces comportements ont engendré des croyances limitantes. Nous pensons par exemple que pour être apprécié et reconnu au travail, il est préférable de ne pas refuser. Or, toute relation équilibrée, professionnelle ou personnelle, repose sur quatre piliers : oser demander, accepter, donner et refuser.

Quels conseils donneriez-vous pour retrouver son calme, se ressourcer et reprendre le contrôle face aux pics de stress au quotidien ?

Lorsque nous sommes perturbés, inquiets ou contrariés,  notre corps et notre mental s'agitent et s'éparpillent. On perd pied, physiquement et mentalement ! Je propose donc de travailler son ancrage corporel pour rester stable, enraciné dans le sol. Cet ancrage nous donne de l'équilibre, de la force aussi.

Je l'associe à des exercices de respiration pour se centrer, se recentrer et se concentrer dès que la pression monte. La respiration agit comme une ancre qui nous stabilise et nous apaise.  Trois à cinq minutes suffisent pour retrouver le calme en soi.

L'enjeu est aussi de comprendre ses émotions, de les accueillir et de ne pas vouloir systématiquement les rejeter. Car plus on les nie ou les refoule, plus elles s'installent. Prendre conscience de ses émotions et comprendre pourquoi elles nous traversent permet de mieux les apprivoiser et de reprendre le dessus sur elles. Pour enfin les transformer et en faire une énergie positive.

Il s'agit aussi de modifier son état d'esprit et de réussir à prendre du recul face à une situation qui nous dépasse. Vous êtes contrarié(e) à l'idée de ne pas boucler ce dossier à temps ? Le plus souvent, le stress ne provient pas de l'événement en lui-même mais de la façon dont nous l'envisageons ! Et si vous portiez un regard neuf sur cette situation qui vous préoccupe ?

Ainsi, durant la formation, les participants apprennent à détecter leurs « pensées automatiques », celles qui surgissent spontanément et empêchent d'agir : « je ne vais pas y arriver », « ça ne marchera pas », « de toute façon, il ne m'écoutera pas »... Le piège, c'est que ces pensées dévalorisantes paraissent -à tort- très réalistes. L'enjeu consiste donc à les repérer pour les remplacer par des pensées plus réalistes et encourageantes qui favorisent l'action : « je fais de mon mieux » ; « je vais m'organiser autrement » ; « je vais demander l'aide d'un collègue »...  Il s'agit de modifier ses perceptions et d'être ouvert à la solution.

Exercices chrono-zen, ateliers pratiques... Comment abordez-vous la formation « Apprendre à garder son calme » ? Quelles méthodes pédagogiques utilisez-vous pour aider les participants à faire retomber la pression du quotidien ?

Les participants pratiquent plusieurs exercices de respiration (consciente, abdominale, complète) mais aussi de relaxation dynamique (debout et en mouvement) et de visualisation positive. Les exercices sont repris plusieurs fois au cours des 2 jours pour assimiler à son rythme la pratique et apprécier sa progression. Des fichiers audio sont ensuite remis aux élèves pour pratiquer seul au travail.

Au travers de jeux de rôle, je propose aussi des exercices pour réviser ses croyances limitantes et rester positif dans des situations difficiles. Cette approche suggère entre autres d'être ouvert à la recherche de solutions pour mieux gérer ses relations professionnelles, les imprévus, les désaccords, les incompréhensions...

L'agitation permanente peut entraîner aussi une fatigue physique, des erreurs et des frustrations liées à un travail accompli dans l'urgence. Mais aussi la perte de confiance en soi et la démotivation (« je suis incompétent(e), « je n'en peux plus »...). Il s'agit donc de noter ses habitudes de travail pour analyser ce qui doit être changé, de clarifier ses priorités, réaménager son agenda et mieux s'organiser pour faire face aux impondérables et mobiliser son énergie à bon escient.

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