Prévenir la souffrance psychique au travail

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Interview de Carine Cazalet, Psychologue du travail et IPRP

Carine Cazalet anime le Parcours Prévention des risques psychosociaux à Fort-de-France.

Stress, burn-out, violences au travail... : ces dernières années, nous constatons une augmentation des situations de souffrance en milieu professionnel. Quelles principales difficultés peuvent rencontrer les préventeurs, les professionnels des ressources humaines et les managers face à ces situations ?

L'une des principales difficultés pour les préventeurs, les professionnels des ressources humaines et les managers est de tenir leur rôle de promoteur de la santé au travail dans des environnements de travail de plus en plus exigeants, notamment à cause de l'intensification du travail et des moyens de moins en moins disponibles pour faire face aux nouvelles contraintes.

De plus, les salariés expriment davantage leurs besoins et leurs exigences afin de répondre au mieux à ces exigences inhérentes à leur activité professionnelle et aux conditions de travail.

Par conséquent, il devient de plus en plus difficile de concilier les exigences des uns vis-à-vis de celles des autres, d'autant plus lorsque l'on est éloigné des centres de décision où les organisations de travail et les taches prescrites ne prennent pas toujours en compte le travail réel et le travail vécu.

Quel rôle ont-ils à jouer dans la mise en place d'actions de prévention collective ?

Evidemment, les actions de prévention collective sont primordiales car elles doivent pouvoir contenir certaines situations individuelles. Pour cela, il faut pouvoir agir sur l'intelligence collective afin de favoriser l'esprit d'équipe et la coopération.

La confiance entre les individus ne peut se prescrire. Elle doit passer par l'épreuve de la mise en débat de la vision et du vécu de chacun.

Ainsi, il est primordial de permettre un véritable partage des valeurs professionnelles tout en permettant le respect des valeurs personnelles et interpersonnelles.

Quels conseils donneriez-vous aux préventeurs, aux professionnels des RH et aux managers pour mieux repérer les situations « à risque » et accompagner les salariés fragilisés ?

Toute personne qui s'isole de son collectif de travail se fragilise et s'expose davantage à la souffrance, c'est un premier repérage.

Puis, il faut se donner les moyens de comprendre cette mise à l'écart en restant centré(e) sur les éléments de motivation et de démotivation afin de mieux percevoir l'engagement professionnel et les facteurs de désinvestissement.

Tenir compte du facteur humain est la ressource nécessaire à toute organisation sociale. C'est un levier sur lequel les moyens ne dépendent que de l'écoute individuelle et collective au moindre coût !


02/02/2015

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