Le CPF et les nouveaux dispositifs de formation à l'heure de la réforme - interview de Valérie Prieux

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Interview de Valérie PRIEUX, formatrice et conseil en Ressources Humaines et formation.

Elle anime la formation Le Compte Personnel de Formation (CPF)

Pourriez-vous nous présenter le CPF en quelques mots ?

Depuis le 1er janvier 2015, le CPF (Compte Personnel de Formation) est une nouvelle modalité d'accès à la formation. Introduit par la loi du 14 juin 2013, il vise à sécuriser les parcours professionnels et accroître le niveau de qualification par des formations inscrites au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles).

Le CPF concerne toute personne, salariée ou demandeur d'emploi, âgée de 16 ans et plus, toute au long de sa vie professionnelle, jusqu'au départ en retraite. Il y a cependant une exception pour les apprentis qui peuvent y prétendre à partir de 15 ans.

En quoi diffère-t-il du DIF ?

Le CPF est rattaché directement à la personne, et non plus au contrat de travail comme c'était le cas pour le DIF. Le titulaire du CPF devient responsable de son parcours de formation.

Le CPF est personnel et confidentiel. Il permet d'acquérir 24h/an pendant 5 ans, puis 12h/an pendant 3 ans. Son plafond est de 150 heures au lieu des 120 heures de DIF. Des abondements sont également possibles.

Il faut préciser que le DIF et le CPF vont coexister durant 6 ans. Ce qui permettra l'utilisation du solde d'heures acquises au titre du DIF en attendant que les heures du CPF puissent se cumuler suffisamment pour y prétendre.

Contrairement au DIF initialement géré par l'employeur, le CPF est géré par la Caisse des Dépôts et Consignations, via un portail dématérialisé.

Depuis le 5 janvier 2015, chacun peut gérer et suivre son compte sécurisé en se connectant sur http://www.moncompteformation.gouv.fr/ et peut avoir accès à :

-       Son solde d'heures de DIF (qu'il faudra soi-même indiquer) ;

-       Son contingent d'heures de CPF ;

-       Une liste personnalisée de formations.

De plus, le CPF dispose de son propre financement via la contribution des entreprises à hauteur de 0,2% de leur masse salariale. Ce qui n'était pas le cas pour le DIF.

Comment communiquer sur le CPF auprès des salariés ? Avez-vous des suggestions ou des exemples ?

Compte tenu que les employeurs ont une obligation d'information, du solde des heures de DIF à leurs salariés, au 31 janvier 2015, il serait pertinent d'en profiter pour donner des explications sur le devenir du DIF et apporter les informations relatives au CPF.

Certaines entreprises ont communiqué via des Flash infos, en transmettant de la documentation ou en utilisant par exemple des infographies mises à disposition par des OPCA ou des organismes de formation.

Il y a également des petits films sur Youtube qui explique le CPF avec beaucoup de clarté et de simplicité. Par exemple : « 3 minutes pour comprendre la formation : le CPF » que l'on trouve facilement sur le net.

Il est prévu par le gouvernement une communication auprès du public en janvier, il serait judicieux que les entreprises anticipent cette communication qui risque de soulever beaucoup de questions de la part des salariés.

Enfin, auriez-vous des suggestions pour l'inclure dans la politique de formation et l'articuler avec les autres dispositifs à disposition ?

La loi sur la formation, l'emploi et la démocratie sociale a un impact fort sur les politiques de formation. Le CPF, comme les autres nouveaux outils et dispositifs introduits par cette réforme, vont avoir comme incidences des changements parfois profonds au sein des entreprises. Organisation, gestion, méthodologie mais aussi des changements culturels et les défis sont nombreux.

La suppression totale ou partielle de la contribution du 0,9% pose la question de la priorisation des actions de formation. On peut imaginer la mise en place d'outils d'incitation, pour hiérarchiser et favoriser les priorités de formation, en construisant une offre qui  contribuent efficacement à la performance de l'entreprise.

Le CPF représentera une opportunité financière imposant à l'entreprise une réflexion en termes d'optimisation de budget. Les articulations possibles entre le plan, le CPF, la professionnalisation, le FPSPP, seront des enjeux qui influeront fortement sur les politiques de formation.

Les OPCA ont un rôle important en terme de conseils, en apportant des solutions pour permettre aux entreprises de mettre en place des projets de formations et d'optimiser leurs budgets.

L'objectif étant de développer une politique de formation, qui soit en cohérence avec les besoins de l'entreprise et le développement de compétences de ses salariés, et permettre à chacun de s'adapter aux évolutions de l'activité et du marché.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

J'ai débuté ma carrière dans le domaine de la restauration avec pour principales missions le management et la formation des équipes.

Après 11 années d'activité, j'ai souhaité faire une reconversion professionnelle. Je me suis rapidement dirigée vers les ressources humaines en tant que généraliste avec toutefois une spécialité dans la formation professionnelle.

C'est à 40 ans, avec 10 ans d'expériences dans ce domaine et un Master RH à l'ESSEC que j'ai décidé qu'il était temps de voler de mes propres ailes. J'ai donc crée LAERA, cabinet de conseils en ressources humaines et organisme de formations, qui me permet de répondre à ma fibre entrepreneuriale tout en continuant à exercer un métier qui me passionne.

Février 2015

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