3 questions à Philippe GAUDON, président d'EFECTS et coordinateur du nouveau Cycle Analyse de pratique pour Directeurs d'ESMS de Formation Direction[s]

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Philippe GAUDON est coordinateur du Cycle Analyse de pratiques pour Directeurs d'ESMS

1. Formation Direction(s) ouvre cette année le 1er cycle d'analyse de pratique pour directeurs. Pourriez-vous nous en présenter la genèse, les principaux axes et votre rôle de coordinateur tout au long de cette semaine ?

A l'occasion des formations ou colloques, nos multiples rencontres et échanges avec les directeurs d'ESMS témoignent que cette fonction est de plus en plus exigeante. Et que cette exigence sans cesse croissante se retrouve tant aux plans techniques que personnel dans l'exercice des différents volets du management.

Ils sont nombreux à faire part, collectivement ou en aparté, de leur besoin de prendre du recul, d'échanger avec leurs pairs sur leurs analyses et leurs visions des évolutions observées. Ainsi que, bien entendu, d'échanger sur leurs conditions d'exercices de leurs missions dans des paysages institutionnels souvent recomposés : sièges, pôles, directions générales, regroupements, etc.

Ce cycle a vocation à répondre à ces attentes.

Comment ? Par une actualisation des connaissances dans les différents champs de la fonction (ressources humaines - politiques publiques - gestion des risques - gestion financière) à la lumière de leur expérience propre confrontée à celle des autres participants au cycle.

C'est là que se tient l'approche originale de cette semaine, animée sous la forme d'un véritable séminaire d'échanges et de partages d'analyses, ancrées dans le vécu singulier des participants.

L'objectif poursuivi est qu'au terme de la session, les directeurs puissent définir leur plan d'action personnel et professionnel dégagés de la contrainte pressante du quotidien qui obstrue parfois la vision à plus long terme.

2. L'essence même de ce cycle, fondé sur la co construction d'outils pédagogiques et opérationnels, est donc de correspondre aux évolutions de la fonction. Plus concrètement, en quoi cette méthodologie est innovante pour la formation continue des directeurs et plus largement des cadres du secteur ?

Au-delà du cadre des objectifs pré-cités et de l'expertise des différents intervenants dans leurs domaines respectifs, l'animation du groupe revêt une importance particulière.

Loin de subir des exposés didactiques les participants seront régulièrement invités à décrire leurs pratiques, visions, croyances et questions.

C'est à partir de ce matériau et d'une analyse partagée des situations décrites que le groupe pourra se forger de nouvelles représentations, accepter les remises en question, envisager des pistes de progrès personnelles et collectives.

L'animation, inspirée des techniques du coaching d'équipe et du co développement, participe largement à l'expression des analyses et des ressentis des participants dans un cadre déontologique garanti fait de confidentialité et de bienveillance.

Je forme le vœu qu'au-delà de cette semaine partagée, des liens durables puissent se tisser, faits de confiance et d'entraide entre les participants.

3. Janvier est le mois des vœux mais aussi l'occasion de se projeter sur l'année à venir. Loi autonomie, fin de vie, parcours de santé, etc. : 2015 s'annonce t'elle comme une année charnière pour le secteur ?

Au risque de vous apparaître trop direct, je ne pense pas que 2015 soit une année charnière pour le secteur.

Moins que jamais sans doute...

L'ONDAM médico-social, dont l'évolution est la plus faible constatée depuis des décennies, en est le témoin.

Nous connaissons depuis déjà plusieurs années une inflation législative et réglementaire et les dispositifs que vous citez sont déjà largement commentés comme plutôt décevants pour le secteur.

Les temps sont encore davantage à la digestion des grands mouvements qui ont animé les pratiques ces dernières années : droit des usagers, contractualisation, évaluations, travail en réseau, etc.

Le mouvement doit se poursuivre d'une parfaite assimilation de ces tendances fortes dans un environnement économique plus contraint que jamais.

Il est d'ailleurs étonnant de constater combien les lois autonomie et santé apparaissent  déconnectées l'une de l'autre, ce qui n'est pas sans troubler un secteur médico-social qui se situe précisément au carrefour de ces domaines.

Quant à la fin de vie, c'est là un véritable sujet de société qui dépasse largement notre secteur. Mon souci serait là davantage l'accompagnement des équipes, des familles, et la généralisation de l'esprit et de la lettre de la législation existante, etc.

Philippe GAUDON est coordinateur du Cycle Analyse de pratiques pour Directeurs d'ESMS

Janvier 2015

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