Interview de Sabine Vansaingele : Les préoccupations des RH de la fonction publique

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3 questions à ...

Sabine Vansaingele
, Consultante en ressources humaines spécialiste de la Fonction Publique

Elle anime les formations

Construire le parcours professionnel des agents, du pilotage des compétences à la fonction conseil ST21

Tableaux de Bord de la GRH du secteur public,Gestion des effectifs, maîtrise de la masse salariale MD05

 

1- Quels sont les principaux sujets d'actualité dans les Ressources humaines dans la FP aujourd'hui ?

Il y a beaucoup de sujets qui ont marqué l'année 2014. Bien évidemment à l'approche des élections professionnelles, la réforme du dialogue social dans la fonction publique est plus présente que jamais. Il s'agit pour les ressources humaines d'intégrer ces nouvelles instances paritaires, notamment les CHSCT mais également le comité technique dans sa nouvelle forme, dans leur stratégie RH. Les instances représentatives dans la fonction publique ayant un vrai rôle fédérateur auprs des agents pour la prévention des RPS.

Ensuite, le rapport Pêcheur ainsi que le rapport de l'IGA-IGAS-IGF sur la mobilité dans la fonction publique a soulevé de nombreuses questions à propos des parcours professionnels et de la transversalité entre les trois fonctions publiques. Toutes ces problématiques qui renvoient finalement à l'employabilité des agents et à la capacité des administrations à faire évoluer les métiers.

[Pour en savoir plus sur le rapport Pêcheur] [Pour en savoir plus sur le rapport de l'IGAS]

 

 

2- Quels leviers permettront dans le futur d'augmenter l'employabilité
des agents ?

Ils sont nombreux : la bonne intégration des personnes handicapées, la formation, l'accompagnement de la transition professionnelle et bien sur la mobilité des agents. Cette dernière est d'autant plus importante que les 3 fonctions publiques ont un vrai problème de recrutement, tant pour des raisons d'attractivité, que pour des raisons de manque de vivier dans certains territoires. Le développement du métier de conseil en mobilité carrières au cours des dernières années a constitué un premier outil pour permettre le développement de la mobilité.

Un autre exemple de cette volonté de favoriser la mobilité est la MIFP, dans le Nord-Pas-de-Calais, une démarche expérimentale qui a été mise en place pour favoriser la mobilité inter-fonction publique.
Quand un besoin en compétences est identifié, il est diffusé à tous les agents des trois fonctions publiques du territoire. Ainsi tous les agents ont connaissance de ce besoin et ont la possibilité d'y répondre. C'est une voie pour la fluidifier la mobilité et répondre aux besoins de compétences des administrations. Cette démarche permise par la loi n°2009-972 du 3 août 2009, sert de vecteur à la mobilité des compétences.

[Pour plus de renseignements]

 

 

 

3- Avec ces changements qui s'annoncent, que conseillez-vous aux RH ?

Déjà ces changements se font doucement, beaucoup de barrières sont présentes dans la fonction publique. Dans un premier temps, il s'agit d'un problème culturel. Ensuite vient le statut, beaucoup de RH aujourd'hui pensent encore en terme de statut et non de métier. La mobilité dans la fonction publique ne se développera réellement que lorsque les emplois seront pourvus en priorité sur la base des compétences et parcours professionnels des agents plutôt que sur leur appartenance à un corps ou à un grade.
Ce que je conseille aux RH et ce que j'essaye de leur donner au cours de mes formations, ce sont deux choses : une réflexion en termes de stratégie RH et des outils pour mettre en œuvre cette stratégie. C'est très difficile car la fonction RH dans la fonction publique gère plus souvent l'immédiateté que le moyen/long terme et la mise en œuvre d'une stratégie se réalise sur la durée.

Les outils sont nombreux : un des outils principaux qui accompagne une stratégie de ressources humaines est la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Elle permet à une organisation d'anticiper les conséquences d'une restructuration, notamment la disparition ou la transformation des métiers. L'absence d'une GPEC construite, amène les organisations à subir les restructurations tant d'un point de vue social, qu'économique. Une GPEC prévoit l'évolution des emplois et donc des compétences et permet la mise en place de politiques de maintien de l'employabilité des agents.

On constate donc depuis de nombreuses années que la RH dans la fonction publique se vit de moins en moins comme une succession d'actes de gestion à travers une règlementation statutaire qui évolue, mais que paradoxalement les freins à cette évolution restent encore nombreux. L'appropriation d'une meilleure connaissance de la politique et de la technicité RH par les décideurs et les opérationnels est une voie pour contribuer au développement d'une RH qualitative. La formation étant un moyen pour y parvenir.

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