Le développement de l'accueil de la petite enfance

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3 questions à Elisabeth Laithier, adjointe au maire de Nancy, coprésidente du groupe de travail petite enfance à l'Association des Maires de France (AMF)

Retrouvez Elisabeth Laithier lors de la conférence inédite des 16 et 17 juin 2014 "Actualité et perspectives 2014 de la petite enfance"

Quels sont les principaux freins au développement de l'accueil de la petite enfance dans les communes ?

Convaincus de l'opportunité de mener une politique d'accueil du jeune enfant, les communes doivent pourtant faire face à plusieurs freins liés à des réglementations exigeantes (PSU, taux d'occupation de 70 %), mais également à des budgets communaux de plus en plus contraints.

Ces budgets le seront davantage au cours des prochaines années en raison notamment de la baisse annoncée des dotations aux collectivités territoriales. De plus, les marges fiscales des communes et des intercommunalités sont réduites du fait de la stagnation des activités économiques, comme du revenu des ménages. Les élus sont, de ce fait, encore plus sensibles à l'efficacité de la dépense publique et attentifs aux nombreuses rigidités (par exemple : normes parfois jugées excessives) freinant le développement de places d'accueil collectif sur leur territoire.

Afin d'être en mesure de développer de nouvelles places d'accueil dans les années à venir, ils demandent la mise en place d'un partenariat équilibré entre les collectivités locales et la branche famille, indispensable à la réalisation des objectifs ambitieux fixés par la COG 2013-2017.

Que pensez-vous du nouveau décret annoncé par la ministre pour les prochaines semaines ?

Les élus sont très attentifs à la qualité et à la sécurité de l'accueil dans les structures dont ils ont la responsabilité. L'AMF accueille donc plutôt favorablement les dispositions du nouveau décret annoncées par la ministre déléguée chargée de la Famille : retour à 50 % du personnel qualifié, suppression des jardins d'éveil...

Cependant, les maires sont très attentifs aux conséquences financières que ces mesures nouvelles peuvent engendrer. Ils demandent des délais suffisamment longs pour permettre à chaque structure de s'adapter et de mettre en œuvre ces nouvelles exigences.

Pensez-vous que le futur arrêté sur les métiers petite enfance va remettre en cause le plan métiers petite enfance actuel ?

Les maires ont, à de nombreuses reprises, demandé la mise en œuvre d'un ambitieux plan métiers de la petite enfance afin de faire face à la pénurie de personnels dits « qualifiés » pour travailler en structures collectives. Les élus alertent également régulièrement sur le manque de moyens dont disposent les relais assistants maternels (RAM) (qui constituent pourtant l'unique lien avec les assistants maternels privés) et les services de la protection maternelle et infantile (PMI) (qui conduit à limiter le nombre de contrôles). Ils sont donc favorables au développement de nouvelles écoles de formation plus accessibles, qui pourraient être portées par la région.

D'autant que les objectifs fixés par la COG 2013-2017 ainsi que le futur décret annoncé par la ministre vont nécessairement augmenter le besoin en professionnels formés.

Sur le contenu des formations, si les élus reconnaissent l'importance de développer le volet éducatif dans la formation des futurs professionnels, ils estiment que le volet santé ne doit pas être atténué en raison du très jeune âge des enfants accueillis. D'ailleurs, ils souhaitent qu'un module sur l'accueil des très jeunes enfants, notamment sur leur santé, soit intégré à la formation des éducateurs de jeunes enfants. Ils demandent au ministère d'avoir une attention particulière pour les professionnels déjà en poste.

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