Comment rester efficace quand on travaille dans un environnement anglophone? - 3 questions à Bernd GIBSON

  • Partager via facebook
  • Partager via Twitter
  • Partager via LinkedIn

3 questions à Bernd GIBSON, formateur.


Il anime la formation Personal skills for Professional excellence .

L'anglais s'impose  aujourd'hui comme langue de travail. Comment percevez-vous cette évolution ?

En effet, l'anglais est la première langue utilisée au travail dans le monde entier et seulement la quatrième langue maternelle. Par conséquent, la majorité des personnes qui utilisent l'anglais pour leur travail, l'éducation ou les voyages n'est donc pas de langue maternelle. Une nouvelle forme d'anglais s'installe, avec moins d'expressions idiomatiques, avec moins de vocabulaire et davantage de structures grammaticales simplifiées.  Ainsi, la communication à l'échelle internationale est simplifiée, mais le faussé se creuse entre les « natifs » et les locuteurs « majoritaires ».

Comment rester efficace quand on travaille dans un environnement  multiculturel ? 

Une barrière à la communication est le fait que chaque nationalité s'exprime en anglais à partir de sa propre culture et de sa propre langue, de sa structure de pensée et son mode de fonctionnement. Par exemple, en réunion, les différents interlocuteurs vont exprimer leur désaccord de cette façon : les Allemands diront  «  I don't agree », les Américains «  You got to be kidding », les Anglais « That's interesting », les Français «  Yes, maybe, but... », les chinois répondront  gestuellement «  Yes » et ce sera un silence expressif pour les Finlandais !

La barrière principale est avant tout culturelle, même si l'anglais facilite les échanges et la communication : l'existence de stéréotypes et de préjugés pose un obstacle entre les interlocuteurs. Par exemple, face à des situations complexes et des comportements inhabituels, nous avons tous tendance à juger les autres sur la base de notre propre culture sans comprendre les valeurs de l'autre. Beaucoup de malentendus et de conflits au niveau international s'expliquent en partie par  notre incapacité à nous mettre à la place de l'autre. Il est difficile d'accepter de voir le monde tel qu'il est et pas seulement comme nous le percevons ! La règle d'or ne devrait pas être de « traiter l'autre comme on aimerait être traité » mais comme il souhaiterait être traité.

Pour être efficient dans un environnement  multi culturel de travail, il est nécessaire d' accéder aux valeurs culturelles des autres en matière de gestion du temps, de résolution de conflits, de négociation, de leadership. Cette connaissance  vous permet de communiquer avec fluidité dans le respect de chaque coéquipier, de gagner du temps et d'éviter du stress, de réussir dans vos actions et d'instaurer une forme de bien-être dans la relation avec l'autre


Vous êtes anglais et allemand et vivez en France, quelles sont les différences et les points communs que vous avez rencontrés au cours de votre carrière ?

La culture française se distingue de ma propre culture bien sûr mais pas autant que les cultures asiatiques ou africaines. J'ai dû m'adapter au mode de communication français utilisé lors des négociations ou de la conduite de projets. Par exemple,  je peux passer de la monochronie à la polychronie  sans problème selon les types d'interlocuteurs et de la communication séquen tielle à la communication plurielle comme dans certaines réunions en France. De la même façon, il est important d'identifier la notion de distance ou de proximité hiérarchique pour s'adapter !...et de comprendre pourquoi la notion de prise de décision et de prise de risques ne fonctionnent pas sur la base des mêmes critères selon nos cultures.             

20/02/2014

Inscrivez-vous à notre newsletter

Recevez les articles du Mag des compétences