Interview sur la gestion de flotte automobile

3 questions à Bernard Rolland, formateur de la formation Flotte automobile.

1/ Quelles sont les tendances actuelles concernant la gestion d'une flotte automobile ?

Les tendances au niveau des flottes moyennes et importantes, en location longue durée, sont, pour des raisons d'optimisation des coûts :

- de retenir plusieurs loueurs en les mettant systématiquement en concurrence

- ne laisser que le financement et l'entretien dans la prestation des loueurs en gérant en direct les pneumatiques, le carburant, la fourniture de véhicules de remplacement et l'assurance. Cela permet des économies significatives comprises entre 5 et 10 % des postes concernés.

Cela se traduit en contrepartie par l'augmentation des tâches administratives et de contrôle et rend nécessaire l'utilisation d'un logiciel performant pour gérer les mises en concurrence et les contrôles.

2/ Quelles sont les nouvelles pistes pour diminuer les coûts d'un parc automobile ?

Pour une flotte en location avec services, en dehors des actions présentées ci-avant, la principale piste concerne le choix des véhicules : adéquation aux besoins, réduction du taux de CO2 (incidence fiscalité et coût du carburant), limitation du nombre de marques proposées aux collaborateurs (afin d'optimiser les conditions constructeurs), prise en compte du prix de revient complet (TCO) dans le choix des véhicules en cas de liste fermée.

Pour les autres flottes qui font réparer leurs véhicules dans les réseaux ou dans leurs propres ateliers intégrés, il y a de véritables enjeux significatifs à externaliser (« fleet management ») ou optimiser la gestion des ateliers.

Enfin, pour les flottes comportant des véhicules de service affectés à des collaborateurs, Services ou Directions, il existe un véritable enjeu à mutualiser l'usage des véhicules en mettant en place des « pools » ou de l'auto partage.

3/ Quelles sont les principales erreurs à éviter dans le calcul du coût de revient ?

Afin de prendre une décision sur le choix d'un véhicule, il n'est pas nécessaire de procéder à des calculs sophistiqués intégrant notamment l'incidence des charges non déductibles sur l'impôt Société. Il faut, au minimum, pour les flottes en location intégrer les loyers, les bonus et le malus, le carburant, la TVS et éventuellement la prime d'assurance si elle est différenciée par véhicules.

En cas de prime de volume accordée par le constructeur, elle doit être intégrée dans le calcul.

Pour le carburant, majorer la consommation du constructeur d'au moins 25 %. En ce qui concerne la consommation, ne retenez pas la consommation mixte si le véhicule à une utilisation essentiellement urbaine. Il en est de même pour les gros rouleurs.