Interview du GARF

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Interview de Stéphane Diebold, Vice Président du GARF, à propos de l'actualité et des grandes tendances de la formation professionnelle.

Quelles sont selon vous les grandes actualités de la formation ?

L'actualité la plus brûlante est l'échéance de l'élection présidentielle, car pour les principaux candidats, la formation professionnelle représente un enjeu important, avec un besoin de restructuration et d'optimisation des budgets et des circuits de financement.
Les axes qui se dessinent sont la professionnalisation et l'apprentissage. Les décisions seront prises rapidement après le scrutin, on attend donc de voir les propositions concrètes pour travailler en accord avec ces nouvelles directives pour les plans de formation 2013 ainsi que pour la partie professionnalisation.
Tout va dépendre du temps nécessaire à la mise en place des décrets d'application.

En ce qui concerne la Réforme des OPCA, elle commence à porter ses fruits après un début d'année incertain au niveau stratégique. Les OPCA ont en effet été moins actifs qu'habituellement car centrés sur leur propre organisation et les changements qui s'opéraient en interne. Progressivement ils recommencent à jouer leur rôle.
2012 est une année de transition, l'intégration n'est pas tout à fait finie. Le rôle de conseil va se mettre en place progressivement, ça commence à émerger et on voit la vraie puissance que créé cette restructuration du paysage des OPCA.

Qu'en est-il du Bilan d'étape professionnel ?

Nous n'avons pas encore suffisamment de retours pour pouvoir mener une analyse. Pour l'instant les impressions sont mitigées, il faut du temps pour que ça soit intégré dans l'entreprise, nombreux sont ceux qui attendent de voir ce que ça donne dans les structures qui le mettent en place.
Certains voient les aspects positifs, avec la possibilité de repositionner le sens du travail, de donner de réelles perspectives aux salariés ; pour d'autres au contraire il s'agit plutôt d'une contrainte supplémentaire.
C'est un outil qui peut être d'une utilité stratégique indéniable si on sait ce que l'on veut en faire et que l'on adopte une vision globale.

Quelles grandes tendances avez-vous identifiées dans les comportements de consommation de formation ?

Une des principales tendances est à la réduction du temps disponible pour la formation, contrairement à ce qui se faisait il y a quelques années. Il faut donc être réactif, répondre au besoin très vite et bien marketer la formation pour montrer à quoi elle va servir, et comment elle va contribuer à améliorer la performance des stagiaires dès leur retour sur le terrain.
Il faut revoir sa façon de penser la formation : qu'est ce qu'on en attend ? Est-ce que la solution choisie est efficace ? Sur quels critères évaluer cette efficacité ?
Cela concerne aussi bien les Responsables formation que les organismes de formation.
Actuellement dans les entreprises le doute plane sur ce qu'il faut faire, la formation est remise en question. Soit on choisit la sécurité en prenant des organismes réputés et en restant sur un format classique ; soit on prend plus de risques en travaillent avec un organisme qui fait du sur mesure.
On peut innover sur la pédagogie et cela quelque soit la génération concernée, les rythmes ont changé, il faut capter l'attention, travailler avec une approche « story telling »...

La demande pour le blended-learning se fait plus en plus forte. Quelles sont les possibilités ? Comment on articule ces nouvelles modalités avec le présentiel ? Comment on anime ? Le formateur doit-il être un Community manager ? Qu'est ce que je veux mettre en place dans mon entreprise ?
Voici autant de questions que peut se poser un responsable formation face à cette problématique. C'est très large.
Malgré le fait que tout le monde a conscience qu'il faut agir car les rythmes de travail s'accélèrent, très peu se lancent dans cette voie. Il y a encore peu d'offres de blended-learning notamment chez les grands organismes, l'innovation viendra probablement de plus petits organismes, plus flexibles.
Il y a une forte attente du côté des entreprises car les Responsables formation ne sont pas des experts du Web 2.0 et des nouvelles technologies, ils ne savent pas comment en tirer partie. Ils attendent un retour d'expériences et de pratiques de ceux qui l'expérimentent pour savoir comment construire leur propre cahier des charges.

Pouvez-vous nous présenter l'étude menée par le GARF ?

L'idée est apparue il y a 10 ans quand Francis Morier a voulu interroger les membres du GARF occupant le poste de Responsable formation pour en savoir plus sur leur fonction, leurs missions et la façon dont ils voyaient l'avenir de leur profession.
Nous réitérons cette enquête chaque année, ce qui permet d'analyser les évolutions.

La fonction de Responsable formation manque de perspective et de prise de distance car elle travaille toujours dans l'urgence. Or le but de la formation est de transformer l'entreprise pour la préparer à l'avenir et aux changements.
C'est un métier en mutation, avec de vraies interrogations sur l'externalisation possible de la fonction.
Trois des principales missions du Responsable formation (gestion administrative, optimisation budgétaire, recherche de financements) sont très chronophages mais ont peu de valeur ajoutée. Si le RF n'a pas la possibilité de travailler sur des projets à plus forte valeur ajoutée (entreprise apprenante, nouvelles technologies...) il court le risque de l'externalisation.
La formation est un peu à part au sein des RH, elle a une bonne image, c'est elle qui a entre ses mains la montée en compétences des salariés.
Elle doit être actrice du changement de l'entreprise, travailler sur des projets d'ampleur : comment fait-on apprendre ? Comment faire progresser les salariés ?...

Si vous souhaitez obtenir l'étude rendez-vous sur le site www.garf.asso.fr pour faire votre demande.

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