Système d'information hospitalier

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Didier Alain est chargé de mission sur la Maîtrise d'Ouvrage et les  Systèmes d'Information

Dans quelles mesures le système d'information hospitalier peut-il améliorer la performance d'un établissement de santé ?

Les recettes de l'établissement de santé dépendent directement de la performance de l'informatique médico-économique :
- exhaustivité et qualité du "circuit PMSI",
- qualité du circuit de facturation et traitement des flux comptables avec les différents financeurs.
Ce sont autant de fonctions critiques qui engagent la pérennité financière de l'établissement.

Du côté des dépenses, un système de pilotage informatisé est indispensable pour connaître la composition des coûts et les décrire par pôle d'activité, condition de leur maîtrise. Les différentes fonctions support, telles que la logistique hospitalière, l'informatique conditionnent également la capacité opérationnelle de l'organisation, ainsi que ses coûts de fonctionnement. Le système d'information est ici également un déterminant majeur de la performance de ces fonctions. Pour finir, l'informatisation du cœur de métier -la prise en charge des malades- représente un des enjeux forts actuellement. Les données concordent pour montrer qu'une informatisation bien menée permet d'améliorer la sécurité et la qualité des soins.

Il faut néanmoins rester conscient qu'il existe un lien fort entre le SIH en tant qu'outil de la performance et la performance du SIH elle-même.

L'informatisation de la production de soins tient une place grandissante dans la qualité de la prise en charge, comment en tirer parti ?

Au delà du simple changement de support visé par un projet d'informatisation du Dossier Patient, l'informatisation de la production de soins recèle un fort potentiel de création de valeur pour le système de santé.
En effet, c'est dans l'informatisation des processus, enchaînements d'actions complexes entre les nombreux acteurs de la prise en charge, que résident les gains à la fois qualitatifs et quantitatifs. On peut citer par exemple la diminution de la iatrogénie médicamenteuse, par la sécurisation du processus prescription par le médecin-validation et dispensation par la pharmacie-administration par l'infirmière.
Autre exemple, les informations des plateaux techniques, toujours plus nombreuses et plus pointues, les informations du contexte du patient telles que l'environnement socio-familial, ses antécédents médicaux immédiats et anciens, sont des données qu'il est aujourd'hui illusoire de collecter exhaustivement autrement que par l'informatique. Il est clairement montré aujourd'hui que leur disponibilité améliore le diagnostic médical.

Cependant, la dépendance de la prise en charge médicale à l'informatique augmente très rapidement. Il devient donc urgent et indispensable d'améliorer la qualité des systèmes d'information hospitaliers dans toutes leurs dimensions : diffusion et acquisition des méthodes de conduite de projet, mise en place d'une meilleure maîtrise de l'exploitation informatique, "staffing" approprié, etc... Faute de quoi la qualité de la prise en charge ne s'améliorera pas, voire, dans certains cas, verra de nouveaux risques apparaître, liés aux technologies elles-mêmes.

La création des communautés hospitalières de territoire représente un axe majeur dans l'évolution de l'organisation des hôpitaux : quels impacts sur le SIH ?

La "mise en réseau" des hôpitaux, largement engagée par les acteurs de terrain, va connaître une accélération considérable.

D'une part, les SIH seront un facteur clé du succès ou de l'échec des convergences entre les hôpitaux d'une CHT intégrée. Il n'est en effet pas envisageable de disposer de SIH différents au sein d'entités hospitalières très intégrées. La capacité des acteurs à faire converger leurs SI sera donc une condition majeure au bon fonctionnement du CHT. Ces opérations de convergence peuvent s'avérer très complexes en fonction de l'existant.

D'autre part, il est prévu que certaines fonctions "support", dont les SI, seront transférées des établissements de santé vers la CHT. Cela implique un changement majeur de la gouvernance des SI, changement auquel ne sont pas forcément prêts tous les partenaires concernés.
Pour finir, et de façon plus générale, la création de CHT va accélérer le mouvement de mutualisation, fortement incité par les pouvoirs publics.

Pour le moment, les parties prenantes ne sont pas outillées pour mener à bien ces opérations. Qu'il s'agisse d'opérations visant à faire converger les SI ou de mutualisation sur les moyens, ces projets font appel à une ingénierie particulière, encore peu développée dans le monde de la santé

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