Green IT : ce qui change avec l'adoption de Grenelle 2

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François Rabasse, directeur associé de la société SENSE et spécialiste du pilotage green IT, donne un éclairage sur l'impact de Grenelle 2 sur la mise en place de plans green IT dans les DSI.

Le Grenelle 2 a été voté en mai 2010, quel est son impact sur les obligations des DSI ?
A la différence de Grenelle 1, Grenelle 2 induit très peu de choses en pratique, et par ailleurs la majorité des décrets n'est pas encore adoptée après 10 mois. Les impacts à venir porteront essentiellement sur le bilan énergétique des sites ou sur la gouvernance de la DSI, notamment sa contribution au reporting RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) de l'entreprise. En pratique on se rend compte que les DSI sont plus pilotés sur ces sujets par la DG ou le comité de direction que par la législation.

Comment procéder pour réaliser le bilan carbone d'une DSI ?
Bilan Carbone est une méthodologie définie par l'ADEME qui travaille par ratios d'activité. Malheureusement, elle ne permet pas en l'état de mesurer au bon niveau la dépendance énergétique et donc financière d'une DSI.
Or, c'est bien le fond du problème pour un DSI, en responsabilité de la pertinence du schéma directeur informatique ou au moment de prendre des décisions de relocalisation ou d'externalisation. Si vue d'une direction générale, la méthode peut être suffisante pour une évaluation approchée de la contribution de la DSI au bilan carbone de l'entreprise dans des secteurs comme l'industrie, la distribution ou les transports, cela devient discutable dans le tertiaire et est franchement déconseillée pour des entreprises du secteur financier ou pour un centre de recherche.
Nous recommandons de comprendre et de s'approprier la méthode puisque c'est la démarche de référence, mais de l'adapter et de l'outiller soi-même. Dans tous les cas le "référentiel énergétique du parc" et le "diag-flash énergétique des salles" sont deux outils opérationnels utiles, ils permettent de se confronter au sujet concrètement et de dégager rapidement des pistes d'amélioration. Enfin, on n'oubliera pas de se documenter puisque l'exercice relève du plan d'amélioration continue.

Quels sont les outils de « reporting green » que les DSI peuvent employer ?
Soyons prudents avec la notion de "reporting Green IT" puisque la compréhension du périmètre du Green IT est très variable selon la vision du DSI. Il faut accepter d'être encore pour quelques temps dans "l'approche confuse" et les débats sémantiques autour du Green IT.
En pratique la palette des "produits" est large, le choix étant le plus souvent historique et opportuniste : certaines DSI utilisent ou peuvent promouvoir des outils dédiés "Green IT"  orientés "gestion carbone" comme le produit d'Enablon, d'autres le module SAP orienté santé-sécurité si c'est le choix corporate, ou encore pour d'autres des outils BI "couteau Suisse" comme SAS. Comme toujours, la pertinence des indicateurs, l'organisation et la qualité des données sont les clés. Précisons tout de même que tant que le contour du sujet est imprécis et que les standards (en fait des gabarits) de reporting sont en évolution, le reporting humain reste une solution pragmatique, adaptée à la collecte croisée de données présents dans les référentiels techniques, SIRH et systèmes comptables. Selon une étude récente, 85% des entreprises du panel utilisent Excel pour leur reporting Green IT tout en admettant les limitations de cette solution.

Retrouvez François Rabasse lors de la formation « Green IT en pratique »

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