Interview de Bernard Gbezo,Psycho-sociologue.
Bernard Gbezo anime la formation Prévention primaire des risques psychosociaux
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévention de type primaire est « l'ensemble des moyens mis en uvre pour empêcher l'apparition d'un trouble, d'une pathologie ou d'un symptôme ». L'objectif à ce niveau d'intervention est par exemple, d'éliminer ou de réduire les facteurs ou les sources de stress afin d'en diminuer les impacts néfastes sur la santé physique et psychique des individus, de promouvoir un environnement professionnel décent et capable d'offrir du soutien. Les interventions primaires représentent donc le cur même des stratégies préventives, en ce sens qu'elles concernent l'organisation du travail, la charge de travail, et sa répartition.
L'importance des actions de prévention primaire commence à être de plus en plus reconnue dans la littérature et dans les politiques de prévention initiées par plusieurs organisations. La démarche, consistant à éradiquer à la source les problèmes, apparaît comme la plus efficace sur le long terme. En effet, ce type d'intervention permet notamment d'adapter l'entreprise ou la situation de travail au salarié ; d'agir directement en amont des problèmes, en vue de les éliminer, ou de les contrôler. Elle s'intègre aisément aux activités quotidiennes de gestion.
Cette démarche devrait nécessairement débuter par l'identification des facteurs de risques présents dans le milieu de travail. Ainsi, cela doit-il permettre de neutraliser la survenue des situations de mal être, d'insécurité ou d'instabilité.
Toutefois, des conditions sont nécessaires. Il faut, tout d'abord, une réelle volonté d'engagement de la part de l'organisation et une implication effective de ses dirigeants. Ensuite, la participation de tous les acteurs dans l'entreprise est indispensable. De plus, la mise en uvre de ces actions requiert du temps et de l'énergie ainsi qu'une mobilisation de ressources humaines et financières.
Des actions visant à encourager la motivation des collaborateurs
Plusieurs initiatives ont été initiées dans ce sens. Il s'agissait d'instaurer un climat propice à une relation de confiance, de favoriser la communication, le respect mutuel et la participation des collaborateurs aux décisions qui ont un impact sur leur travail. Par ailleurs, tout ce qui a été susceptible de favoriser leur progression a été stimulé, aux côtés du manager : fixation d'objectifs de progression, disponibilité du supérieur hiérarchique, signes de reconnaissance, félicitations, valorisation...
Des actions visant à remettre à plat l'organisation et les conditions de travail
Des collaborateurs qui se déclaraient en souffrance ont relevé une surcharge de travail devenue insupportable. Pour remédier à cet état de fait, plusieurs pistes sont passées au crible : exploration des ressources humaines, matérielles, financières et technologiques ; analyse du niveau de la production de biens ou de services en remplaçant certains équipements par des technologies susceptibles d'alléger la charge de travail pour en diminuer la pénibilité.
Cela a été jusqu'au réaménagement de certains postes de travail et des procédures. D'autres actions ont été entreprises en vue d'améliorer les conditions de travail : des aménagements d'horaires de travail. Horaires plus flexibles pour certains, formules favorisant l'équilibre vie personnelle/vie professionnelle pour une catégorie du personnel qui le souhaitait, accès à des programmes d'accompagnement personnalisé pour des salariés qui s'estimaient en difficulté afin de leur permettre de se remobiliser.
16/04/2010
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