Suicide au travail

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Interview d'Annie Debard, Psychologue du travail. Annie Debard anime la formation Le risque suicidaire au travail.

Selon vous, quel est l'état actuel de la prévention du risque suicidaire au travail ?

Malheureusement, la question du suicide au travail est aujourd'hui plus du côté de la « judiciarisation ». Elle est souvent abordée du point de vue de la responsabilité : on cherche à savoir « à qui la faute ? ». Or, les entreprises se doivent également d'entendre les difficultés en amont. Il est nécessaire d'investir dans la prévention.

Quelles possibilités s'offrent aux entreprises pour gérer et prévenir le risque suicidaire ?

Pour clarifier les pistes d'intervention, nous utilisons les 3 niveaux de prévention :
Au niveau tertiaire, quand l'acte suicidaire s'est produit, nous sommes dans la gestion de l'événement. Il est important d'accompagner l'entourage professionnel. Si les salariés voient un lien entre le suicide et le travail, que ce soit vrai ou pas, ce n'est pas à négliger : il faut être prêt à les entendre.
Au niveau secondaire, les préventeurs et tous les acteurs impliqués peuvent se former sur ce sujet : Quels sont les symptômes ? Quelles sont les pistes d'action pour prévenir et agir ? ...Une vigilance collective se construit en sortant du tabou, mais sans entrer dans une psychose !
Enfin, au niveau primaire : la prévention des risques psychosociaux. L'entreprise s'engage et coordonne ses moyens pour détecter les risques et construire des modes de résolution collectifs.

Comment ce risque spécifique peut-il s'intégrer à une démarche sur les risques psychosociaux ?

Le risque suicidaire s'intègre à la démarche comme les autres risques : harcèlement, stress ... Des dispositifs communs et une démarche participative sont indispensables. L'engagement fort de la Direction est primordial. Il est essentiel de rompre les processus d'isolement. La création et le maintien du lien est l'affaire de tous dans l'entreprise, elle demande juste à être organisée.

22/02/2008

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