Plan Alzheimer 2008-2012

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3 questions à Geneviève Laroque

Geneviève Laroque est Présidente de la Fondation Nationale de Gérontologie.

Sur ce thème, Comundi avec le partenariat de Direction(s) vous invite à découvrir la formation suivante: Créer et piloter une unité d'Alzheimer en EHPAD.

Pourquoi le Plan Alzheimer 2008-2012 a-t-il été mis en place par le Gouvernement ?

Ce Plan est la suite logique des 2 premiers plans conçus autour de la maladie d'Alzheimer. Les spécialistes compétents ont constaté que la maladie d'Alzheimer se développait au fur et à mesure que la longévité des français s'accroissait.
Par ailleurs les familles frappées par la maladie ont été capables, plus que dans d'autres cas, de manifester leurs inquiétudes, leurs demandes de prise en charge adaptée.
Cela a donc fait que les deux premiers plans ont émergé, et qu'ensuite le président de la République a saisi cette inquiétude des populations et cette mise en garde des professionnels pour renforcer l'action autour de la maladie d'Alzheimer et apporter des précisions sur les modalités à mettre en place.
Le tout très fortement inspiré par le rapport Menard.

La pénurie de places en établissements aujourd'hui est-elle incompatible avec une prise en charge de qualité des résidents atteints de la maladie d'Alzheimer ?

Ce sont deux choses différentes.
D'une part la question de la qualité de prise en charge des personnes admises dans les établissements pose le problème des effectifs de personnels soignants et de la formation et du soutien des professionnels qui interviennent dans ces établissements.
Pour que les résidents soient bien pris en charge il faut non seulement des moyens en quantité mais aussi des moyens pour le suivi des équipes.

D'autre part il manque clairement des places, ce qui pose le problème de la création et du développement d'établissements, qui soient adaptés.
Les deux questions sont donc complémentaires, mais on ne peut pas parler d'incompatibilité.
Si l'on remplit ces établissements de résidents atteints de la maladie d'Alzheimer malgré leur inadaptation, et bien là on a un risque de déperdition de qualité.
Ce qui est important c'est de doter les nouveaux établissements qui se créent de moyens adaptés, en termes de capacités d'accueil et financières, d'un point de vue quantitatif donc, mais au moins autant d'un point de vue qualitatif c'est-à-dire en formation et encadrement des personnels, de façon à ce que les méthodes utilisées conviennent à ce type de malades.

Quelle place accorder à l'éthique dans le diagnostic précoce de la maladie ?

Précoce ou non, la question se pose.Plus le diagnostic est précoce plus le malade est lui-même l'interlocuteur valable du médecin.
Au fur et à mesure de l'avancée de la maladie, l'une des questions éthiques qui se pose est : dans quelle mesure doit-on continuer à impliquer le malade lui-même et dans quelle mesure travaille-t-on  avec le malade et son entourage ?
Or trop souvent il y a une tendance à prendre son entourage comme interlocuteur unique et à dénier au patient - involontairement - sa dignité et sa compétence en qualité d'être humain.Or la dignité ce n'est pas la lucidité.
La compétence du malade existe, elle est même quasi-totale au début de la maladie.
Il faut donc toujours se poser la question suivante : jusqu'où le malade est-il l'interlocuteur du médecin et des équipes soignantes.
Les autres (sa famille, son entourage) ne sont que des accompagnants.
La clé éthique est donc de considérer le malade comme une personne compétente et responsable.
En sachant toutefois que sa compétence diminuera avec l'avancée de la maladie, mais il faut sans cesse commencer par ce poser cette question- là : comment puis-je d'abord négocier avec lui (le malade).

Pour profiter de réponses complémentaires, découvrez la formation suivante: Créer et piloter une unité d'Alzheimer en EHPAD.

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