Gérer la mauvaise foi

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Interview de Frédéric Le Moullec

Frédéric Le Moullec est coach en management.

Il anime la formation :Déjouer les manipulations: manager selon les personnalités et Travailler avec les personnalités difficiles

Vous avez créé la formation : Gérer la mauvaise foi, est-ce une problématique courante en entreprise ?

Oui, c'est une problématique assez courante en entreprise, mais qui n'est pas spécifique de l'entreprise.

La mauvaise foi est, dans beaucoup de cas, un moyen instinctif et détourné, naturel en somme, que nous utilisons pour échapper à ce qui nous dérange. Cela touche aussi à une question de confiance interpersonnelle qui demande à être développée et entretenue en permanence. C'est une erreur de la stigmatiser. La plupart du temps, c'est un moyen de défense.

Disons que le monde de l'entreprise, de par sa recherche de performance et ses exigences, exacerbe ce genre de comportement, en nous confrontant tous forcément à nos limites que nous n'osons pas ou que l'on ne nous permet pas, bien souvent, d'avouer. Comme l'écrivait déjà Platon : "Nul ne tend de son plein gré vers ce qui est ou ce qu'il croit mauvais."

Qu'est-ce qu'un interlocuteur difficile ?

Un interlocuteur difficile, c'est, d'abord et avant tout, quelqu'un qu'on ne comprend pas voire qu'on refuse de comprendre parce que ses attitudes ou comportements nous dérangent, sont à l'opposé de nos propres valeurs.

Il nous confronte, encore une fois, à nos propres limites et, bien souvent, à nos intolérances. Ce n'est pas en portant des jugements sur notre interlocuteur que nous résoudrons les problèmes relationnels, mais en le comprenant, en comprenant son mode de fonctionnement, quel qu'il soit, et à partir de là, des solutions forcément apparaitront. Sommes-nous là pour juger ou pour avancer ? Et n'oublions pas que nous sommes tous, plus ou moins, l'interlocuteur difficile de quelqu'un.

Sans dévoiler le contenu de votre formation, quels sont
vos méthodes / conseils pour « manager selon les personnalités » ?

Il y a deux grandes manières de gérer la mauvaise foi. La première est du registre de l'urgence, la seconde du registre de la prévention. Au cours de cette journée, c'est ce second aspect que nous aborderons, car comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir. Et une connaissance pratique et plus fine des personnalités de ses collaborateurs, comme de soi-même d'ailleurs, est le meilleur moyen d'y parvenir. L'entreprise, plus que jamais sans doute, doit s'orienter vers un processus de développement durable, y compris en terme de management. L'inverse serait comme marquer un but contre son camp. A partir de là, trois conseils : 1/ Ne refusez ni ne sous-estimez jamais la dimension émotionnelle de vos relations avec vos collaborateurs. 2/ Efforcez-vous de ne pas juger : observez, écoutez, comprenez... et trouvez une solution acceptable pour tout le monde ! 3/ Individualisez votre management, notamment en favorisant l'expression des tempéraments plutôt que des caractères, c'est là un point fondamental. Mais pour cela, un minimum de connaissances issues des neurosciences et d'outils opérationnels sont nécessaires. C'est ceux-là que nous découvrirons ensemble avec les participants au cours de cette journée.

Pour des réponses complémentaires, Comundi vous invite à découvrir les formations suivantes: Déjouer les manipulations: manager selon les personnalités et Travailler avec les personnalités difficiles

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